Texte inédit de Bernard Drobenko – Spin off 4
Retrouvez en exclusivité un texte inédit de Bernard Drobenko auteur de Les voyages de Li la goutte d’eau.
Bonne lecture !
Les voyages de Li, la goutte d’eau
Les pollueurs sont-ils punis ? , avec Uisce d’une falaise de Moher, en Irlande …………………………..
– Vous savez dit Li, les humains sont une drôle d’espèce. Ils sont intelligents, sont capables de découvrir et d’inventer des choses extraordinaires. Malgré leurs croyances, dans leur vie de tous les jours, leurs comportements ne correspondent plus à ce caractère sacré qu’ils nous ont donné. En résumé il y a d’un côté ce qu’ils croient et de l’autre, ce qu’ils font !
– Mais leur Être Supérieur, lui, il ne les punit pas ? demanda Uisce – Là, reprit Li, c’est un autre aspect ! Nous pouvons seulement constater qu’ils n’ont aucun scrupule à ne pas respecter leurs propres croyances !
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– Il n’y a personne pour nous défendre alors ? coupa Uisce.
– Si, bien sûr que si, dit Li. Ils sont bien trop peu nombreux, mais ils existent et ils agissent car ils savent quel rôle réel nous avons. Mais, ceux-là sont souvent mis à l’index, parfois pourchassés, intimidés, et certains sont même tués.
– Mais c’est atroce ! dit Uisce.
– Oui, pour la grande majorité, nous n’existons que parce que nous sommes utiles à toutes leurs fantaisies. Tous les humains disent que nous sommes importantes, mais très peu agissent en conséquence !
– Mais alors, dit Uisce, ces gens sans scrupule, ces gens de pouvoir aussi bien politiques, économiques que financiers, devraient être traduits en justice! S’ils contribuent à dégrader les eaux et la nature, s’ils laissent mourir des milliers de gens, pourquoi ne sont-ils pas poursuivis et emprisonnés ?
– Tu as raison, dit Li, ils devraient être jugés soit pour crimes humanitaire et écologique, soit pour mise en danger du vivant ou encore pour complicité de ces faits. Mais ce sont eux qui ont le pouvoir, et ils font en sorte d’échapper aux effets de leurs turpitudes.
– Alors dit Uisce, il faut imaginer des punitions à leur appliquer ! – Oui, poursuivit Li. Il y a des perspectives, des humains s’efforcent de trouver des solutions. Peu à peu nous voyons émerger des possibilités d’évolution, car oui, ils doivent rendre des comptes !
– Certes, coupa Uisce, mais vu l’urgence de notre situation, il n’y a pas mieux ? – Bien sûr, dit Li, il y a des solutions, mais il faut du courage. Pour convaincre ceux qui décident ou qui financent, ils doivent connaître les situations qu’ils infligent aux autres. Pour cela il serait utile, par exemple, de sortir tous ces responsables de leurs palais et maisons luxueuses, et les placer pendant plusieurs mois dans les conditions que connaissant des millions d’enfants, de femmes ou de personnes âgées, ou tout simplement de malades. Peut-être que s’ils ne pouvaient consommer que de l’eau qu’ils ont contribué à polluer en autorisant et distribuant des produits toxiques, à manger des aliments contaminés, à se loger sous de simples toiles ou des tôles sans eau ni toilettes, ils finiraient par comprendre. Ils éprouveraient ainsi directement ce que vivent des millions d’humains à qui ils imposent ces conditions. Ils comprendraient sans doute aussi que des milliers d’espèces connaissent le même sort, et pourquoi autant disparaissent. – Ah ! dit Uisce, mais, quand même, il n’y a pas des décisions prises pour nous protéger un peu ?
– Je vais te dire, dit Li, reposons nous un peu.
Bernard Drobenko auteur de Les voyages de Li la goutte d’eau, disponible sur le site des Éditions Maïa.