Texte inédit de Bernard Drobenko – Spin off 2

 

Retrouvez en exclusivité un texte inédit de Bernard Drobenko auteur de Les voyages de Li la goutte d’eau.

Bonne lecture !

Les voyages de Li, la goutte d’eau 

Des valeurs de l’eau, avec Shui d’un grand barrage sur le Fleuve Jaune ….. 

– Dans toutes les sociétés qui vivent là, en bas, il y a de nombreuses expressions de notre  place chez les humains. Il y a partout des traces des diverses manières de nous utiliser, de  nous mettre en valeur ou de nous vénérer. Il existe des preuves de la présence d’un culte  de l’eau, près de sources, datant de plus de 4000 ans !  

Les groupes humains, dans leur diversité, expriment de manière différente le sens qu’ils  donnent à ce que nous représentons pour eux. L’eau est présente symboliquement  partout. Il existe aujourd’hui une multitude d’expressions qui témoignent de notre  importance dans les sociétés: des contes et légendes, des histoires, des peintures, des  poésies, des documentaires, des films même révèlent notre place dans l’évolution des  diverses sociétés de cette humanité. 

– Mais, dit Shui qui s’était échappée d’un grand barrage sur le Fleuve Jaune, cela ne dit pas  ce que nous sommes aujourd’hui ?  

– Tu as raison approuva Li. Disons que la situation est, en résumé, la suivante. Chez  quelques peuples encore aujourd’hui, nous sommes considérées comme vitales et  indissociables de la vie des humains et des autres espèces. Nous sommes très protégées,  nous faisons l’objet de cérémonies marquant ainsi notre importance pour le groupe. Nous  sommes souvent associées aux autres éléments de la nature comme le soleil, le sol, les  forêts ou l’air. Par exemple, dans certaines communautés appelées les peuples premiers ou  peuples autochtones il y a une sorte de sage de l’eau, appelé le « chef de l’eau » ou le «  chef de la pluie » ou le « chef des sources». C’est lui qui règle la distribution des gouttes  d’eau. Il y a aussi des sources, des puits, des mares ou des parties de rivières qui sont  considérées comme sacrées. Ailleurs, d’autres lieux sont inaccessibles sans autorisation.  Dans ces zones, nous bénéficions de protections. Il ne faut prélever que ce dont on a besoin  et ne rien y déverser, même la baignade y est interdite. Autrefois, dans ces sociétés, il y  avait même des sanctions qui pouvaient être très sévères ; la personne coupable pouvait  être tuée, bannie du groupe, avoir un membre coupé ou être privée d’avantages pendant  un moment plus ou moins long. 

Ainsi ils ont établi une sorte d’harmonie entre ces espèces et nous, les gouttes d’eau. – Ouah ! c’est super cela ! dit Shui 

– Oui, ils considèrent que chaque élément qu’ils côtoient génère une force ou des vibrations  qu’il faut respecter et capter. Pour eux, les gouttes d’eau comportent des esprits qui,  comme les humains, ont des liens avec les autres. 

– Voilà une approche respectueuse ! dit Shui. 

– Hélas, il ne faut pas généraliser, reprit Li. Certaines d’entre nous ont vu disparaître des  sociétés humaines qui avaient abusé de nos richesses et avaient détruit leurs conditions de  vie en ignorant nos apports mais surtout nos limites. 

– Ah ! dit Shui, et comment cela s’est-il produit ? 

– Pour de nombreux groupes humains, reprit Li, nos lieux de séjour, comme notre place,  sont privilégiée, une référence sacrée comme pour d’autres éléments de la nature.  Régulièrement des cérémonies sont organisées en notre honneur.  

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– Et les autres sociétés, là, en bas, les plus nombreuses ? intervint Shui – Ah les autres, c’est un peu différent ! dit Li, les choses ont bien évolué. Ceux-là  grandissent et vivent en dehors de la nature. Pour eux nous n’existons que parce nous  sommes nécessaires mais surtout pour ce que nous apportons et même rapportons ! ……………………………

Bernard Drobenko auteur de Les voyages de Li la goutte d’eau, disponible sur le site des Éditions Maïa.