Le livre parle de dépassement de soi, d’atteindre les objectifs qu’on se fixe, ne jamais renoncer, croire en ses rêves… Ce livre parle des rêves, des cauchemars, des monstres tapies dans l’ombre. De grandir, de la relation mère-fille. De ce que l’on croit, de ce que l’on crée, ce que l’on croit se crée et ce que l’on croit secret.

Je souhaiterai donner vie à ces personnages attachants. Que les gens puissent apprendre à les connaître, apprendre d’eux, vivre leurs aventures à leur côté, traverser Rêverie, visiter le Pays des Pâquerettes et se faufiler furtivement dans les ombres de la Contrée des Cauchemars. Rembarrer ce gredingue d’Omnis tout comme le fait la gentille Gaïa.

Extrait

Les roulottes en bois ne détonnaient pas sur la place des Héros d’Arras aux pavés séculaires et aux splendides façades baroques. Ce sont surtout les chevaux tirant ces roulottes à travers les rues attenantes elles aussi pavées qui attirèrent le chaland autant que les alléchantes affiches placardées sur les murs aux quatre coins de la ville.

Le chapiteau fut installé si vite qu’aucun riverain ne se rappelait avoir vu le barnum se monter. Ses dimensions étaient impressionnantes, il semblait avaler quasiment la place  et ressemblait à un gigantesque cachalot blanc échoué au beau milieu de la ville.

Ce soir, le cirque de la Lune donnera une représentation exceptionnelle durant laquelle le grand magicien Omnis dévoilera aux spectateurs privilégiés “le véritable sens de la vie”,  comme l’indiquaient les affiches promotionnelles.

Une vrombissante foule fit le déplacement à la nuit tombée et se pressait de traverser les ravissantes galeries sous les arcades. Des amoureux appuyés sur les pilastres se bécotaient tendrement sous les yeux ronds de cyclope de chaque antique maison aux pignons à volutes. Maïa s’agrippait de toute ses forces à la main de sa mère qui se frayait un chemin en zigzagant à travers la longue file d’attente, nuée de sauterelle affamée de féeries.

Stéphanie manqua de trébucher à plusieurs reprises, ses talons hauts n’étaient évidemment pas adaptés à la marche sur pavés médiévaux. Une fine couche d’humidité se déposait doucement sur le sol et le rendait d’autant plus glissant. Le temps se couvrait, il y avait de l’électricité dans l’air, la soirée tournait à l’orage.

Gaïa se félicitait d’avoir acheté les tickets par avance sur internet tout en s’étonnant du caractère antinomique de la situation. Un cirque qui n’utilise pour se déplacer qu’attelage de chevaux, aucun moteur à explosion et qui pourtant dispose d’un site internet où l’on peut réserver sa place et aussi la payer en ligne. Oui, étonnant était le bon mot.