Je pense que les lecteurs ont tout à gagner en participant à la création de mon livre, car de mon point de vue, il ne ressemble pas à tous les romans d’amour qu’il peut exister dans les librairies.
Ce Livre s’adresse à un public averti, et sensibilisé aux violences physiques et morales.

Ce roman et le personnage d’Abigaïl sont une partie de moi couchée sur des pages vierges à l’encre noire. C’est un univers dont je n’ai pas eu du mal à m’emparer, j’y pense depuis des années et l’expérience de la crise de la vingtaine m’a aidé pour donner une identité forte à mon personnage et m’a permis de donner une vraie morale, un vrai sens autre que romantique à cet ouvrage. Il aspire à mettre en garde sur la confiance que l’on peut accorder à certaines personnes, à croire que l’on est seul quand on est entouré, parler à des organismes ou à des personnes dignes de confiance et ne pas se faire du mal pour se soulager. Les gens ne sont pas seuls dans leur douleur. Je veux mettre en garde contre les violences personnelles qu’elles soient physiques ou morales.

Ce jour-là, j’étais partie sur la moto de mon père libre comme le vent, fuyant un passé douloureux. Un passé de misère et de pleurs. Pourtant, je n’étais pas libérée, parce qu’elle était toujours là-bas. Elle. Michaël était malade, et je n’avais que trop longtemps fait les frais de ses penchants psychotiques. Mais est-ce qu’il serait prêt à faire subir ses atrocités à son propre sang ?
J’étais vraiment soulagée, je commençais à me reconstruire, à laisser tout ce passé derrière moi. Et quand je commençais enfin à respirer à nouveau, mon père nous avait renvoyé chez elle, dans l’antre du dragon. Sans aucune explication, il nous avait déposées, et n’était plus jamais revenu, sans un regard, un mot doux, il était parti, laissant un fantôme de plus dans ma vie… J’avais pendant de nombreuses années essayé de comprendre ce revirement de situation. Pourquoi après s’être battu pour moi, il me renvoyait dans la maison de tous mes tourments ? Ce qu’il avait fait m’avait fait plus de mal que n’importe quel coup. Il m’avait donné de l’espoir et me l’avait ensuite arraché. Quand je compris que même avec des explications je ne voudrais pas le pardonner, j’avais tourné la page, et recommençais à me construire mon cœur de glace qui avait fondu par tant d’attention au cours des derniers mois écoulés. Les coups, les bleus, les cris étouffés, les pleurs silencieux… un quotidien que je ne connaissais que trop bien. Alors je pris la décision que plus jamais, non au grand jamais je ne laisserais quelqu’un créer de l’espoir en moi, plus jamais je ne m’accrocherais à quelqu’un comme une bouée de sauvetage qui me sortirait de mon enfer. Je serais la seule à me sauver. Et je serais pour Effy tous les espoirs que j’avais placés en ces gens, je serais sa bouée de sauvetage. Et c’est ce que j’avais réussi à faire, j’avais mis le temps, mais je m’étais sauvée, j’étais vivante, indemne, pas sûr, mais vivante…