J’ai voulu ce second roman comme une histoire mêlant une lecture simple et compréhensible, et des passages se rapportant davantage à la poésie de l’instant. Le tout est camouflé dans un déroulé à la fois léger et enveloppant.

C’est l’histoire d’un jeune homme, Edouard, un blessé de la vie. Perdu et déçu de celle-ci, il décide de changer de voie. Inspiré par son grand-père Louis, Edouard va se consacrer à donner de la joie et de l’affection à nos anciens. Sur ce nouveau chemin, il se lie d’amitié avec Ferdinand et Jackie, deux pensionnaires de la maison de repos au sein de laquelle il travaille désormais. Ensemble, ils partagent des moments de vie, des projets et de nombreuses aventures.

Extrait d’un Amour d’Hiver de Florian Dampes

A mesure que le train ralentit petit à petit sur la voie, des sifflements provenant des freins s’actionnant par à-coups se laissent percevoir dans les wagons. Rapidement, une voix d’homme faisant l’annonce du prochain arrêt résonne à travers le haut-parleur grésillant. Edouard se lève aussitôt de son siège et se dirige en quelques pas vers la fenêtre, anticipant avec une pointe de hâte l’instant où il pourra enfin poser les pieds sur le sol de cette ville dans laquelle il est né et a vécu.
Au travers de la vitre, il observe des bâtiments familiers se rapprocher lentement, comme des sentinelles muettes veillant sur les souvenirs de son enfance. Les rues pavées semblent murmurer des histoires passées, tandis que les rayons du soleil matinal baignent la petite ville d’une lueur dorée, illuminant chaque coin de rue d’une touche de nostalgie. Avec un soupir résigné mêlé d’une pointe d’excitation, Edouard attrape son sac à dos, vérifiant rapidement qu’il a tout ce dont il a besoin pour son retour temporaire chez ses amis. Lorsque le train s’immobilise finalement, avec un grincement familier mais néanmoins strident, il descend sur le quai de la gare, accueilli par l’air frais et vivifiant de la campagne. Un petit vent souffle dans les branches des arbres environnants et résonne comme un :

« bienvenue chez toi, mon grand. »

Il inspire profondément, remplissant ses poumons de cet air familier et apaisant, puis ajuste le poids de son sac sur ses épaules. Il jette un coup d’œil aux alentours. Cette ville développe chez Edouard un sentiment étrange, elle lui semble à la fois étrangère et familière, comme un livre qu’il a lu à plusieurs reprises mais dont il n’a jamais tout à fait saisi le sens.
Enclin à affronter ce retour dans le passé, il commence à marcher dans les rues paisibles, ses pieds le guident à travers la cité qu’il connaît si bien. Il salue quelques visages qu’il reconnaît en chemin, échangeant des sourires polis mais distants, conscients que le temps et les circonstances ont laissé leur empreinte sur les liens d’autrefois.

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