Pourquoi acheter ce livre ?

En pleine guerre d’Ukraine, à peine sortis de la pandémie de Covid et pressés d’injonctions alarmistes sur le changement climatique, les « invisibles » se trouvent brutalement privés d’espérance. Le futur se fracasse sur la violence du réel. Et pourtant, Alban Legrand, un évêque, ancien trader, et une jeune étudiante privilégiée de naissance, Marie de Bonnefoy, vont partir en croisade pour la paix et la fraternité. Cette dernière incarnera alors la mère du Christ dans une série sur Netflix, jusqu’au sacrifice.
Cette fiction s’adresse à tous. A travers cette utopie de fraternité; prêchée à l’écran comme à la ville par le personnage central de la série, ce roman tente le pari d’une proposition insensée. Et si les hommes essayaient la paix, le dialogue et le compromis ?
Les interrogations de ces deux personnages en quête de sens, ce sont d’abord celles de notre époque. Elles nous concernent tous dans ce qu’elles ont d’universel. Elles nous renvoient à nos propres doutes, à notre désarroi. Elles nous interpellent et nous montrent un chemin possible. Celui de l’humain affirmé dans un élan de fraternité pour briser la logique suicidaire du marché global sans garde-fous. Alban Legrand comme Marie de Bonnefoy incarnent tous les deux, à leur manière, le meilleur de nous-mêmes. Notre part de surhumain à laquelle nous avons renoncé pour les miettes du banquet.

Extrait de Tombée du ciel – Aux innocents, il ne sera rien pardonné par Christian Riehl

« Monseigneur Legrand ne l’ignorait pas. Le silence ne pouvait se prolonger plus longtemps. Il fallait rebondir sur l’attente qu’il créait par une proposition qui répondrait concrètement à la question qui brûlait dans le regard de chacun. Comment arrêter l’hémorragie ? Comment éviter à terme l’état de mort cérébrale de la grande institution catholique ? Il y avait urgence. Le pape François ne venait-il pas d’aller demander pardon aux amérindiens canadiens ? Pour crime de génocide culturel des enfants autochtones ayant subi un véritable lavage de cerveau dans les pensionnats de l’Église. Rien que cela. Les taches sur la chasuble commençaient à se voir. Il ne suffirait pas de la mouiller. Il faudrait la laver à grande eau des intégrismes de tous ordres et frotter sans ménagement pour se débarrasser des souillures les plus indélébiles. Tu parles d’un droit d’inventaire. La contrition du pape ne servirait au mieux que de cache-misère. Alban Legrand venait d’avoir une idée.

Puisque le bon Dieu ne se vend plus, et que le Christ l’a trop été, il nous reste Marie. Imaginez mes amis une série sur Netflix. Une série dont l’héroïne serait Marie. Une sorte de Marianne républicaine, entre Jeanne d’Arc et Simone Weil. A la fois mystique et résistante, avec une part d’ADN de Louise Michel ou de Lucie Aubrac. Une incarnation de l’engagement à défendre le principe du vivant contre les pulsions de mort. Eros plutôt que Thanatos. Une héroïne moderne, jeune comme Greta Thunberg, mais habitée d’une passion christique pour appeler les hommes à un sursaut de l’humain. Qui s’adressera d’abord aux exilés dans la marge d’un monde sans pitié pour les faibles et les plus humbles. Dépossédés de leur dignité aussitôt qu’ils ne sont plus nécessaires. Qui n’avaient que leur nombre pour la défendre et que le marché a fini par éparpiller. Pour mieux les cocufier. Et j’assume volontiers le mot. Ils ont troqué la morale d’une classe pour un mirage de prospérité. C’est Marie qui chassera les marchands du temple. C’est elle, par-dessus tous les enfermements sectaires, qui appellera à la mutinerie pacifique des consciences. Au soulèvement des cœurs désentravés. Elle portera le flambeau de la fraternité guidant les hommes vers l’humain révélé. Elle ressuscitera le Christ. »