Un roman à peine imaginaire sur un jeune homme pakistanais atteint de poliomyélite. J’ai souhaité un récit édifiant sur la façon dont les conditions sanitaires, la pauvreté et les dérèglements climatiques exposent les enfants du Pakistan à des risques majeurs dont la polio qui peut pourtant être éradiquée au moyen d’un vaccin préventif. Nous suivons le parcours difficile de Shazad, contaminé en quelques heures à l’âge de 4 ans après avoir simplement joué dans la boue. Il voit son destin basculé, et doit affronter avec ses parents toutes les difficultés créées par son handicap.
C’est un texte dur, parfois triste, mais aussi plein d’espoir. Shazad devient presque la Greta Thunberg au masculin dans son propre pays. Un personnage dont on se prend d’affection et qui pourrait susciter des vocations dans l’esprit des jeunes, comme défendre une cause qui leur est propre.

Extrait

Depuis le mois de mars, le Pakistan connaît un printemps très chaud. Le mois d’avril a même été le plus chaud jamais enregistré. Le fleuve Indus, qui traverse une bonne partie du pays, a vu son débit réduit de près de 65 % en raison du manque de pluie et de neige. Des moutons sont morts du manque d’hydratation et d’insolation dans le Penjab. Certains oiseaux ne parviennent plus à voler et chutent au sol sous l’effet de déshydratation. Cette sécheresse entraîne des incendies qui mettent en danger la végétation et de nombreuses espèces animales sauvages.
Shazad avait croisé dans les locaux une fille de son âge atteinte elle aussi de polio. Ils avaient échangé quelques mots.
— Crois-tu, dit Radia, que cette chaleur va durer encore longtemps ? J’ai de plus en plus de mal à la supporter. La nuit, j’ai du mal à dormir. À la maison, le seul climatiseur que nous ayons est tombé en panne.
— Je suis désolé de l’apprendre. Je vais demander et insister auprès de la direction si on peut en fournir un pour toi et ta famille