Ce roman est la transcription de la campagne présidentielle 2017 en mode western.
Un shérif à la place du président, des colts en guise de discours. Plus de phrases assassines : les balles qui trouent crânes et panses les remplacent avantageusement.
Rio Sarco, c’est le champ de bataille de tous nos hommes et femmes politiques, ardents à devenir le personnage le plus détesté de leur pays. Ils y sont tous – et faciles à identifier.
Les héros de la démocratie ont de l’imagination à revendre. Et de l’humour, peut-être malgré eux. Tant mieux, parce qu’il est temps que ceux qui nous ont fait pleurer, à présent nous fassent rire.
Alors si vous voulez en savoir plus et pousser très loin la comparaison, participez à la création de ce livre !

« Depuis le jour où je suis devenu shérif de Rio Sarco, j’ai agi pour redresser notre ville et la rendre plus juste. Au moment où j’écris ces mots, les ranchs sont prospères, les magasins généraux achalandés et les troupeaux de bisons préservés pour la sauvegarde de l’espèce. J’ai également voulu que nos règlements de comptes soient exécutés dans un esprit d’amitié et de respect. J’ai aussi humanisé notre gibet avec l’utilisation d’une nouvelle corde plus agréable à porter.
Mes chers cow-boys, mes chères cow-girls, le monde des rios a traversé pendant tout mon mandat des épreuves particulièrement graves. J’ai engagé des auxiliaires pour défendre nos valeurs et pour combattre le terrorisme qui nous a frappés et qui nous menace encore. À ces crapules je dis que le paradis n’existe pas pour eux, ni les entraîneuses éternellement vierges !
Je n’ai qu’un seul regret : c’est d’avoir proposé la déchéance du port d’arme parce que je pensais qu’elle pouvait nous unir alors qu’elle nous a divisés. Dans cinq mois, vous aurez, mes chers cow-boys, mes chères cow-girls, à faire un choix pour notre ville. L’opposition va désigner son candidat : ce sera Francis Daughteron. J’estime que le projet qu’il porte met en cause notre modèle social : exécuter autant de mineurs n’est pas un cadeau pour ceux qui devront assurer cette lourde tâche. Quant à Marlène, elle prend comme référence ce qui vient de se produire à Rio Macho. Je vous le dis franchement : le plus grand danger, c’est de considérer qu’on peut pendre sans sourciller les indiens et les noirs. Ce serait un désastre.
Plus que quiconque je mesure l’enjeu de la période qui s’ouvre. Mais je suis fatigué. J’en ai assez de votre ingratitude. Il est un jour proche où j’aurai face à moi quelqu’un de plus jeune, de plus adroit, de plus vif. Aussi, j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection du shérif, au renouvellement donc de mon mandat. Plus rien à cirer de cette chienne de vie.
Je sais, un shérif ne devrait pas dire ça. Alors à partir d’aujourd’hui, vous vous débrouillez tout seuls. »