S’éloigner des pensées androcentriques, se remettre perpétuellement en questions, enchaîner les histoires de cœur et de chair, analyser d’un œil feministe ses réactions, ses peurs, ses doutes, ses choix.
Penser autrement pour tenter d’avancer dans la chaotique voie de l’amour romantique. Ce n’est pas sans blessures mais est ce que l’amour hetero normé vaut réellement le coup? Est-ce que nous ne pouvons pas vivre heureux.se sans amour romantique ? Comment s’adapter à cette société qui nous place inéluctablement dans ce moule patriarcal?

A travers des histoires courtes tirées de ma vie affective, je me questionne comme nous pouvons tous-tes le faire sur ces histoires d’amour qui causent tant de souffrances et ouvrent des questionnements généralistes sur les relations hommes- femmes et sur le pouvoir de domination patriarcale qu’exerce la société sur nos vies.

J’espère que vous croirez en mon essai, que le sujet vous interpellera, qu’il amènera à des questionnements. C’est une sorte de thérapie, il me tient à cœur car je l’ai écris avec mes tripes. Il entre avec fracas dans ma sphère privée et ce n’est pas chose facile de se dévoiler intimement.

Extrait

L’image que je me faisais de l’amour était compromise. Nous nous construisons principalement sur l’image de nos parents, nous ingurgitons des dessins animés, des films, des romans où la femme se doit d’être douce et fragile et les hommes des êtres forts et courageux. Dès notre enfance nous rentrons dans ce schéma patriarcal. J’étais en dissonance sur ce que la société nous montrait, sur l’image de mes parents et sur ce que je voulais profondément.

Au plus loin que je me souvienne, mes premiers écrits se déroulaient dans mon journal intime où je parlais principalement de mes amoureux et des altercations avec mes amies. Avant la séparation de mes parents j’étais une adepte des coups de foudre, j’étais une obsédée de l’amour . Je rêvais des heures à des garçons et j’espérais en secret qu’ils m’aimaient en retour. La séparation de mes parents est survenue vers mes 16 ans. C’est un âge à partir duquel les relations amoureuses deviennent plus sérieuses. Leur séparation a marqué une coupure brutale dans mes attentes amoureuses. Bien entendu j’avais toujours des crushs mais je m’auto-saboté. J’allais vers des garçons qui ne me convenaient pas et qui allaient me faire souffrir. Je faisais et je fais encore ces choix comme si je ne méritais pas d’être heureuse.

Vous comprenez, je suis partie dans cette aventure d’âge adulte avec des lacunes et peu de soutien. Je vais parler de ces relations courtes ou longues, celles qui m’ont profondément marqué d’une façon singulière et celles moins importantes mais qui ont leur place car elles sont l’exemple de plus des attentes dictées par le patriarcat.