Ce recueil de nouvelles suit le parcours d’une jeune femme de la vingtaine, navigant entre des expériences amoureuses et sexuelles parfois troublantes, souvent surprenantes, et, à l’occasion, plutôt décevantes.. Avec humour et sincérité, il dévoile ses émotions les plus intimes, souvent inavouables.

Chaque nouvelle met en lumière une facette de son cheminement, une exploration de ses désirs, de sa vulnérabilité, de ses aspirations et de ses doutes. Ce livre s’adresse à toutes celles et ceux qui s’interrogent sur nos fondements identitaires, l’amour et le désir, mais aussi à celles et ceux qui, au fil de ces récits légers et divertissants, prendront plaisir à entrer dans l’esprit d’une femme en quête de celui qui saura, enfin, la faire vibrer.

Extrait

Hinge. Nouvelle application. L’espoir d’une belle rencontre, d’une aventure, d’une idylle. Hinge. L’application « conçue pour être supprimée » : j’ai été séduite par le slogan, je me suis inscrite, je voulais essayer. 6 photos, 3 anecdotes, la taille, l’âge, la ville, l’orientation sexuelle, la quantité d’alcool, de cigarettes, de drogues ingérées, le type de relation recherchée : c’est le minimum pour liker.

Je découvre l’application, la possibilité de rebondir sur une photo, un détail remarqué, la possibilité de me démarquer par mon humour, ma créativité. La possibilité également de consulter les profils qui ont su déceler en nous quelque chose d’intrigant, c’est ce que j’imaginais. Je découvre Alexandre, son visage m’est familier, nous avions déjà matché, il y a 2 ans, sur Tinder, je l’avais bloqué.

Alexandre est grand, il mesure 1 mètre 90, Alexandre est brun, Alexandre est sportif, Alexandre a les yeux bleus. Alexandre a les cils et les sourcils épais. Alexandre est le reflet de tous ces hommes qui m’ont captivée. Evidemment, je l’ai liké.
J’ignorais s’il se rappelait également de mon visage, de nos interactions. Quelques minutes plus tard : – « Hello Anne. On avait déjà parlé à l’époque, tu vas bien ? »
Il se souvient.

Je lui réponds, enjouée, que je me rappelle, que nous avions discuté, quelques semaines, puis qu’au détour d’une conversation, je l’avais supprimé. Le sexe, c’est ce qu’il voulait. Il avait oublié. Je semblais ouverte d’esprit, chaleureuse, joviale ; visiblement, il appréciait. J’ignore s’il prétend l’amnésie ou si je n’étais qu’une distraction parmi d’autres, je lui laisse l’opportunité d’une seconde chance, revendiquant ainsi ma tolérance dont j’aime à croire qu’elle est remarquée, idolâtrée.
« Tolérante », c’est le mot que j’ai choisi, pour témoigner de ma naïveté exaspérante.