Les architectes écrivent peu sur leur métier. Pourtant, leur place au sein de la société à de grandes conséquences sur notre environnement. À travers ce texte, j’ai voulu témoigner de ma trajectoire personnelle dans le cadre de la région de Hyères où j’exerce. « Papier Calque » se présente comme la suite et le complément de mon écrit de 2022 intitulé « De l’eau salée dans les robinets » édité aux Éditions Maïa. Il précise ce que j’avais peu abordé dans le précédent comme mon expérience dans un certain nombre de projets emblématiques, mais aussi sur ma formation à l’École d’Architecture de Marseille-Luminy. Pour les lecteurs intéressés par la pratique de l’architecture, ce livre en éclaire certains aspects.

Extrait

« Érigée l’année de ma conception en 1964, par son architecte catalan Josep Lluís Sert, la Fondation Maeght est un lieu exceptionnel voué à l’Art par la grâce de son fondateur Aimé Maeght. <img J’aime à y retourner de temps en temps. L’endroit est intemporel.
Un jour, mes parents m’y emmènent pour la première fois pendant l’été 1970. J’ai alors cinq ans. Une création singulière vient d’être installée à l’entrée. Elle campe dans la prairie sous les pins qui accueille les visiteurs avec d’autres d’artistes contemporains parmi les plus célèbres comme Miró ou Calder. Iru Harri — « trois pierres » en Basque, est l’œuvre d’Eduardo Chillida. Elle est en granit gris et présente des volumes très architecturaux : un cube massif qui se décompose en éléments plus petits avec des lignes de force, rappelant que leur auteur a commencé par faire des études d’architecture avant d’y renoncer pour se consacrer à la sculpture.
Juché sur ce bloc, je suis en train de manipuler une voiture miniature qui en parcourt les reliefs. Pour moi, cet objet singulier est un jeu. Il m’a donné l’envie de l’escalader puis de l’explorer. Mes parents laissent faire. S’amuser avec les formes, la lumière, les matières, les couleurs, engendrer des cheminements du regard, raconter des histoires… n’est pas la raison d’être de l’Art et en particulier de l’Architecture ? »