Ce livre explore un thème profondément humain : la reconstruction après le traumatisme. À travers mon histoire, je souhaite offrir une voix à ceux et celles qui, comme moi, ont dû affronter des épreuves marquantes et souvent tues. L’originalité de ce projet réside dans son authenticité brute et dans son message universel : il est possible de se relever, même après les chocs les plus profonds.
En partageant mon parcours, je veux encourager mes lecteurs à briser leurs silences et à entamer leur propre chemin de résilience. Ce récit s’adresse à tous : à ceux qui se sentent seuls face à leurs blessures, mais aussi à ceux qui souhaitent mieux comprendre ces réalités souvent invisibles. Inspiré par des expériences personnelles et un besoin viscéral d’expression, ce livre aspire à éveiller une prise de conscience et à inspirer une solidarité nouvelle.
Participer à la création de ce projet, c’est contribuer à faire entendre une voix qui, je l’espère, pourra résonner avec beaucoup d’autres.

Extrait du livre

Quand mon interlocutrice m’a demandé le but de ma visite, je lui ai répondu que je souhaitais déposer une main courante contre mon ex-conjoint, et je lui ai montré les SMS. Sans hésiter une seconde, elle nous a priées de la suivre dans son bureau. Là, elle a commencé par les obligations administratives, comme la vérification de mon identité, puis elle est entrée dans le vif du sujet, avec des questions très ciblées. Elle voulait savoir, notamment, si Karim avait été violent. Par réflexe, j’ai vite ré-pondu « Non », car je n’avais pas envie de parler de tout cela. Mais Ludivine, à mes côtés, a tout de suite réagi. Elle m’a regardée, et m’a lancé : « Mais Aimée, là, main-tenant, c’est fini. Il faut que tu dises la vérité. »
Je me suis mise à pleurer, et quand la lieutenante m’a demandé s’il m’avait forcé, cette fois j’ai répondu oui. Cet aveu nous a fait entrer dans une nouvelle phase. La gendarme nous a expliqué qu’elle allait procéder à mon interrogatoire, et que pour cela je ne pourrais pas être accompagnée. Elle m’a emmenée dans un autre bureau, à l’écart, et Ludivine est allée attendre à l’accueil. La pauvre, d’ailleurs, al-lait devoir patienter là-bas cinq ou six heures, tant cela a duré.

Je ne le savais pas encore, mais ce premier interrogatoire allait être suivi, au fil des mois, de beaucoup d’autres. Et ce que j’ignorais aussi, c’est à quel point cet exercice est douloureux. J’étais arrivée pour demander de l’aide à la justice, et plus précisément avec pour objectif d’être mise sous protection après les menaces reçues. C’est pour cela, en effet, que j’avais choisi de déposer une main courante, et non de porter plainte. Je ne cherchais pas à enclencher toute une enquête, mais simplement à me mettre en sécurité