Après « Incertains regards » édité l’an dernier, j’ai le plaisir de voir aboutir la publication de mon second recueil de poèmes « Nouveaux regards » qui rassemble 101 poèmes qui se veulent des instantanés sur la vie, sur l’histoire, sur notre terre, sur notre condition humaine où l’humour ou la dérision masquent la gravité et la tristesse, où le futile côtoie le sérieux.
Les interrogations et les inquiétudes de ce siècle confronté à d’immenses défis apparaissent parfois sous un regard un peu nostalgique.
J’ai utilisé la versification classique en alexandrins, octosyllabes ou hexamètres que la richesse et la beauté de notre langue permettent d’exprimer avec la plus grande subtilité.

Extraits

L’offrande
La vague vagabonde échouée sur la plage
S’est noyée dans le sable avide du rivage,
Elle vient déposer comme sur un autel
Cette forme étendue sous le soleil cruel.
……..
Non, ce n’est qu’une enfant par la mer rejetée.
Le vent fait frissonner son ombre inanimée
Et le flot la caresse avec tant de douceur
Qu’il semble que bientôt va rebattre son cœur.
……..
Les secours impuissants sur la grève funeste
L’emportent, sans un mot, économes de gestes
Tandis qu’au loin le bruit des armes retentit,
Que sous les balles fuient les enfants des conflits.
Été 68
Je me souviens de toi et de nos dix-huit ans,
De l’été soixante-huit et de l’exubérance
Qui suivit ce printemps tout chargé d’espérance,
Il y avait dans l’air un parfum différent.
…..
Je ne me souviens plus de comment tout finit,
J’ai oublié les noms des copains et des filles
Mais je sais que le monde étrangement vacille,
Que celui espéré m’a grandement trahi.
……
Kaboul
Les ténèbres enferment Kaboul la martyre,
Sous les hordes guidées par les fous du Coran
La liberté vaincue hideusement expire
Et l’antique Cophès charrie des flots de sang.
……