Après avoir écrit son 4e roman, Gérard Fernandez, à la demande de lecteurs du premier TE AMO, a voulu donner une suite à la vie de Rufino et Angèle sa fille 20 ans après la mort d’Angélina. Moins historique que le premier, c’est une aventure exaltante avec des rebondissements dans les 4 coins du globe, tout d’abord en Suisse, puis en Italie, en Sicile, en Espagne et jusqu’en Amérique du Sud, sans oublier les Finlandais et Israéliens.

Extrait

RUFINO, ANGELE et PEDRO…

Monaco 9 septembre 1966…

Un chauffeur de maître attendait devant l’hôtel de Paris à Monte-Carlo, quartier de Monaco. La grosse berline anglaise lustrée, aux pneus blancs sur leurs flancs, ronronnait discrètement pendant que l’homme en costume sombre discutait avec le chasseur habillé comme un général en habit de parade. Jusqu’au moment où une jeune femme brune vêtue d’un tailleur Chanel rose, apparut en haut des marches de la façade Napoléon III du palace, un liftier l’accompagnait chargé comme un mulet de petites valises Vuitton. Derrière lui un jeune garçon qui ne devait pas avoir plus de 11 ans, essayait d’empêcher le liftier de descendre les quelques marches sans s’affaler, la dame en rose se retourna et le réprimanda, puis monta dans la berline sous les salutations flagorneuses de son chauffeur, le garçonnet suivit la jeune femme sans oublier auparavant de titiller le chasseur qui s’abandonnait en courtoises salutations. IIs s’installèrent confortablement sur les sièges de cuir, et la berline commença à se déplacer autour de la grande place de Monte-Carlo, passa devant le Casino, et quitta cet endroit calme qui respirait l’argent et la quiétude. Madame Kam, jolie jeune femme riche de 29 ans, regardait avec nostalgie s’éloigner la façade du palace, elle adorait y séjourner quelques jours avec son fils Pedro, s’y sentant à l’aise en pouvant aller se divertir au casino des soirées entières, l’argent ne représentait pas un problème, mariée puis séparée d’un riche banquier suisse qui touchait en Europe a tous ce qui approchait l’or et l’argent, elle vivait depuis sa séparation une vie de millionnaire avec son fils Pedro, sans compter que sa fortune personnelle n’avait rien à envier à celle de Gustave Kam, son père Rufino Balendin qui avait perdu sa femme de la tuberculose en 1945, avait fait fortune en l’inhumant dans sa dernière demeure dans leur paradis des montagnes de Saint-Martin Del Rey, le trésor caché par son ami d’enfance Manuel Gomez et de son compagnon Paco. Ancien soldat républicain, Rufino avait perdu toute sa famille dans cette sale guerre civile, l’Espagne de Franco lui étant interdite il s’exila avec le trésor de Manuel et Paco en suisse et y éleva sa fille unique Angèle. Il la fit éduquer dans les meilleures écoles du pays, fit fructifier son trésor avec l’aide de sa belle-mère Maria Rozada et l’avocat Roberto Iglésias, qui après le procès tronqué d’Angelina se marièrent.
Dans sa nouvelle patrie, parmi les paisibles helvètes il essaya d’oublier toutes les horreurs de la guerre civile et du conflit mondial, une vie agréable bien méritée pour cet ancien mineur militant rouge, et ce héros décoré par le général De Gaulle à Strasbourg avant de lui offrir la nationalité française pour service rendu dans la 2e DB du Maréchal Leclerc, compagnie surnommée la Nuebe pour rendre hommage à tous les républicains et anarchistes espagnols incorporés en Afrique du Nord. Beaucoup n’eurent pas la chance de Rufino Balendin et trouvèrent la mort sur le chemin de la victoire, malgré une grosse blessure Rufino eu la joie d’accéder au nid d’aigle d’Hitler Berchtesgaden mais déçu que les alliés après quelques arrangements et tractations ne daignent pas déloger le dictateur Franco.
Aujourd’hui, Angèle rentrait en suisse dans sa belle maison des bords du lac de Genève, nostalgique de quitter Monte-Carlo mais heureuse de retrouver son père Rufino et son chien Bandy II, un malinois beaucoup plus dangereux que le premier chien de Rufino, le petit bâtard blanc et beige qui s’était éteint sereinement un matin d’hiver et envolé au paradis.