Maine
Je suis un lecteur et un écrivain, les deux domaines sont évidemment indissociables.
Je m’inspire clairement de l’œuvre de Marcel Proust et aussi de celle de Georges Simenon, et de l’écrivain allemand S. W. Sebald. J’écris des poésies, certaines ont été publiées. Ce détail a de l’importance car une bonne prose cache toujours une poésie.
Je vous propose d’être acteur et actrice de la naissance de mon livre en m’aidant à faire de sa parution prochaine, avec les Editions Maïa, un succès. Plus les préventes seront nombreuses, plus mon livre sera promu et diffusé. En retour, vous serez présents dans le livre en page de remerciements et vous recevrez le livre en avant-première, frais de port inclus !
J’ai écrit ce livre pour témoigner de la culture de classe qui m’a été transmise, laquelle m’a à la fois bloqué pour écrire et aidé lorsque j’ai su la considérer. Mon livre, à travers l’héritage du père, raconte combien la classe moyenne regarde vers les valeurs de la bourgeoisie sans jamais lui appartenir. Mon récit est donc une sorte d’essai romancé. Une balade dans le temps du père et dans celui du fils, une balade à travers le Maine… ancienne province mystérieuse qui donne son nom à l’œuvre.
« Maine » aborde donc le thème de l’héritage paternel sous trois aspects : l’Histoire, la religion, la politique. Or, le récit qui est fait de cette transmission emprunte parfois à l’essai, mais c’est d’abord une déambulation dans l’Histoire du père transmise au fils, qui est le narrateur.
Mon livre est hanté par la menace de la pauvreté. Mais c’est ambivalent, car cette même pauvreté, qui fut celle du père, est transcendée par l’idée de l’apaisement chez le fils. En effet, celui-ci finit par condamner le concept de lutte des classes. Il entre dans la littérature et dans l’écriture, voilà le salut.
Maine peut donc légitimement inspirer tous ceux qui appartiennent à la classe moyenne et qui se reconnaissent dans ce paradoxe : les valeurs de la bourgeoisie sont un graal, mais la bourgeoisie elle-même ne l’est jamais… Je ne doute pas que beaucoup de lecteurs sauront de quoi il est question lorsqu’ils liront les nombreuses anecdotes qui montrent ce hiatus, cet écart. »
« Nous sommes entrés dans l’église. Romane. Quasi antique. Avec cette allure de grange sacrée. La charpente, une nef médiévale, flottant à l’envers du ciel. Qui peut monter là dedans sans retomber tout de suite ?
— Tu as été baptisé ici ?
— Oui, ici, on a tous été baptisés ici. »
Au cimetière, situé près du château, on est en hauteur, on a une vue sur les collines.
« — Où sont tes grands-parents ?
— Je ne sais plus… je crois qu’il n’y a plus de tombe… il doit rester une plaque… »
Au sol, une terre ocre, souple sous nos pas. Il y a quelques arbres. Un chêne liège et des ifs. Au-dessus, vers l’est, le château. Une ruine massive. Un cube de quinze mètres sur vingt mangé par les ronces, le lierre, les aubépines. Cela fait des décennies qu’il n’y a plus âme qui vive. Où sont tous ces gens ?
C’est vrai, il y a une plaque, mais elle est sur une tombe vide de noms. Sur la plaque, notre nom avec le nom d’une autre famille.
« - tu vois, il a bien une tombe. » Tu es surpris, ta mémoire avait fabriqué autre chose.
— Qui est là ?
— Mon grand-père et mes deux grands-mères. »
Où sont tous ces gens ? C’est si ancien qu’on pourrait croire que les morts sont morts vraiment.
Le vent souffle, il tombe une pluie fine, très fine. Au loin, les collines.
« — Tu lisais ?
— Ah oui, quand j’avais le temps.
— Tu lisais quoi ?
— … Eh bien les prix que j’avais gagnés…
— Les prix ?
— Enfin les livres qu’on gagnait si on finissait parmi les meilleurs, les mieux classés. Des concours scolaires, tu vois…
— Ah je vois. Et les livres, ils sont où ? Tu en as fait quoi ?
— Ah ça, c’est mon père, il les a donnés sans rien me dire, à d’autres.
— D’autres, qui ? Qui ça ?
— Des gosses, des pauvres…
— Ah oui. Et les titres des livres ?
— Il y avait des fables, des Jules Verne…
— Hugo ?
— Oui Hugo aussi, des poèmes. »
Tu disais : nous n’avions qu’un lit pour nous les trois frères.
Tu disais : nous avons eu faim. Je pesai trente-quatre kilos à quatorze ans.
Tu disais : on ne nous a pas appris à nager… des camarades sont morts noyés dans des oueds en Algérie.
Tu disais : les instituteurs étaient durs avec nous. Ils étaient violents, les curés aussi.
Tu disais : j’aurais voulu aller au-delà du certificat.
Un jour, tu m’as dit : je ne sais pas ce que c’est « une métaphore ». Tu me faisais réviser mon français.
Tu as vu des soldats allemands monter à genoux une rue pentue de ton village. Ils étaient punis. C’était impressionnant.
Puis nous avons cherché la ferme où vous viviez. (Élevés comme une portée de chiots, sans amour, sans affection, disait ma sœur sur toi et les tiens. Comment savait-elle cela ? Comment l’avait-elle appris ?… une portée de chiots…). On l’a trouvée. Tu t’es trompé au détour d’un chemin, on a fait demi-tour, et on l’a trouvée. Une mechta, une vilaine ferme dans un chemin tortueux, avec des murs de terre, de maigres lucarnes en guise de fenêtres.
Désolé de te le dire, mais je n’aime pas du tout cet endroit, cette ferme et ce coin perdu qui sentent encore la misère et la malchance.
Je suis venu ici, à T, pour vérifier. Vérifier. Tu es né ici, et tu reconnais les lieux. C’est bien votre église avec sa charpente qui est une nef renversée. Sur le monument aux morts, les noms des familles de tes voisins, des gens que tu as connus. Et là, le nom de la famille la plus riche. Dans le cimetière il y a bien une tombe où ont blanchi les ossements de ceux que tu as vus vivants, à tes côtés, autrefois. Là, c’est le château que tu as connu habité, en mauvais état déjà, mais tu te souviens de ceux qui y vivaient, autrefois. Aujourd’hui, c’est un bloc de pierres et de plantes. Et de doutes. Il fallait que je vérifie. Il fallait que je sache d’où tu venais et comment tu es parti d’ici.
T est traversé par une rivière. La Vègre. Un affluent de la Sarthe. J’entendais son nom quand tu parlais de ton enfance. Tu disais : « La Vègre était haute, elle était en crue », tu parlais d’elle, de son cours, de ses eaux, elle était ta rivière.
Je suis allé la voir. Sur le pont à l’entrée du village. Elle était haute et boueuse.
Évidemment. Comment aurait-elle pu être propre, limpide ? Il fallait qu’elle coule ainsi sans qu’on n’y voie rien. Vous étiez misérables et votre rivière était sombre. Je n’ai rien osé te demander à son sujet.
Les rivières, tu les connais bien. C’est en toi, quelque chose de bien rangé dans ta mémoire. Tu sais ce qu’est un bassin versant, une confluence, un débit, un étiage.
Combien de fois, toi et moi, avons-nous parlé de la Loire et de ses affluents. Des collines du Perche où naissent la Mayenne, la Sarthe, l’Eure, le Loir. Je pourrais y passer des heures. Quand tu parles d’une rivière ta voix est lente, tu réfléchis et je te regarde. Tu imagines sa source, son trajet, les villes qu’elle traverse… et si tu fais une erreur, tu vérifies… pourquoi la Loire est-elle le fleuve, ce devrait être l’Allier : « Là, je ne comprends pas ». La Maine à Angers, c’est la Mayenne ? Et des questions de ce type tu en as toujours eues. Et ça me rassure. Quand tu t’intéresses aux rivières tu es je ne sais où ; mais, jamais perdu mais sur une carte dans ta mémoire sur laquelle il y a des réponses à tes questions. »
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