Un ouvrage qui traite de la dureté qu’est le combat contre l’anorexie. A travers ce carnet de bord inédit dévoilant mon récit de vie et mes réflexions sur la maladie, découvrez au fil des pages mon combat et ma victoire face à ces troubles.

Des hauts des bats, des échecs et des victoires, vaincre l’anorexie est un combat de longue haleine, une véritable lutte qui s’annonce sans faim ! Soutenir ce projet c’est permettre de faire connaitre la maladie à un maximum de personnes, mettre des mots sur ces maux méconnus et incompris sur lesquels je souhaite mettre quelques éclaircies à travers mon expérience personnelle.

Extrait

« Elle est la maitresse et moi l’esclave. Elle ordonne et moi j’obéis tête baissée et regard fuyant. Elle exige et moi je cède aveuglement à ses désirs. Elle dit être mon guide quand je cherche la voie mais elle m’égare plus qu’autre chose dans l’obscurité. Elle me sourit de toutes ses dents acérées, elle me manipule sans état ni pitié. L’anorexie. Celle qui me persuade que tout va bien même quand je coule et ne parviens pas à relever la tête hors de l’eau. Elle qui me ment sans hésitation et trouve toujours les mots justes pour inciter ma continuation. Elle semble si souvent être la solution. Avec elle je ne devrais même plus avoir une seule hésitation, elle est la voix de la raison.

Je l’écoute comme un petit soldat au bataillon. J’aimerais croire à la dialectique de Hegel , croire que ce rapport de force pourrait s’inverser et que d’esclave je pourrais devenir maitre mais cette perspective me parait tellement irréaliste. Un doux rêve philosophique pour l’utopie de Thomas More…

Je hais mon corps, sa forme, son image, son être entier, son visage. Je déteste mon reflet, j’ai parfois l’envie de le griffer pour l’effacer. Je hais ce corps aux traits tirés, aux membres décharnés, aux mains violacés, aux côtes saillantes comme les ailes d’un papillon prêt à s’envoler toujours plus proche de la voix d’Ana. Je hais ce corps, je hais cet être et pourtant c’est moi qui l’ai créé. C’est à la fois ma fierté et ce qui fait de moi une damnée. J’aimerais pouvoir m’aimer mais anorexie et vie ne sont pas miscibles … »