Alliant littérature fantastique, fantasy et science-fiction, les Séparés d’Ivaldia est une longue fresque épique. L’acte I, Le Sel de Vie n’est que le début d’une première trilogie dont les deux derniers tomes sont presque terminés (environ 80 %)

Timothée vit dans l’hypermégalopole libérale avec son beau-père et sa mère, c’est un étudiant modèle à l’Université Prima, mais il rêve de grands espaces, passionné de planche à voile solaire comme son père disparu, il file dans les rues de son quartier, jusqu’au jour où il est arrêté par la garde des Alexoï, police d’élite de la cité, qui le ramènent chez lui.
Un soir, la bibliothécaire prête à Timothée un ouvrage aux pages vierges dont la couverture est scellée. Alors que d’étranges événements se produisent et que son pendentif se met à briller à proximité du livre, Timothée se fait enlever par une mystérieuse organisation de rebelles déterminés à savoir ce qu’il se passe ailleurs, en dehors de la cité. L’Ailleurs, c’est Ivaldia, dont les coordonnées dans le temps et l’espace sont révélées par le livre au contact du collier de Timothée. Ivaldia est un monde bâti sur trois niveaux soutenus par le Pilier en son centre, un principe majeur régit la vie des Ivaldiens : le Sel. Qu’est-ce qu’Ivaldia ? Pourquoi Timothée est-il autorisé à y aller ? Où est son père ?
Les Séparés d’Ivaldia est un roman qui aborde de nombreuses questions comme l’écologie, les questions de genre, la discrimination, la recherche d’un sens à sa vie, le deuil de l’enfance ou encore des valeurs comme l’altruisme.

Extrait

« Dans la grande voûte, un infime détail avait changé. C’était imperceptible, évanescent, et les étoiles maintenaient leur disposition. L’obscurité arborait toujours sa couleur lie-de-vin. Quelque chose avait pourtant changé, c’était comme une incartade de l’univers à l’ordre parfait instauré par Flart. C’était si mince que même Ceux-d’en-Haut ne savaient pas percevoir la subtilité de l’éther ce soir-là. L’ensemble du panthéon dormait après le grand banquet, le faîte de la Tour était éclairé de flambeaux aux lueurs paisibles. Pourtant, Flart se retournait dans son lit.

Cette nuit-là, le doute le tenaillait. Il avait pour habitude de toujours tout anticiper, ce n’était pas pour rien qu’on disait que son œil était étincelant. C’était le grand planificateur. Flart avait souhaité respirer l’air frais de la nuit. Sur le balcon, il observait les lumières allumées dans les autres pièces du Rilam, le palais d’or, la demeure des dieux comme il est écrit dans les Principes. Si les insomnies le tourmentaient depuis quelque temps, ce n’était pas le cas de certains de ses frères et sœurs comme Aracane, qui passait son temps à s’entraîner à la maîtrise du sel, et Cartana, déléguée à la vision des destins pour Flart, elle passait ses jours et ses nuits à observer les étoiles. C’était un de ses avertissements qui avait mis la graine de l’angoisse dans le cœur du dieu ordonnateur. Flart examinait chaque parcelle du Pilier, le majestueux pilier qu’il avait dressé pour venir à bout de l’infâme Calart, afin d’en déceler les fissures, en vain.

Lupia, qui dormait à ses côtés, avait ressenti la même sensation déplaisante au fond de sa poitrine. Elle venait de faire apparaître dans un bruit de frottement léger sur son corps une tenue légère pour la protéger du froid printanier. Elle se rapprocha de lui, il sursauta, le regard perdu dans ses pensées. La déesse mélancolique l’enlaça par-derrière, posa sa main sur son torse et un baiser sur son épaule. Flart, alors qu’il s’était montré imperturbable durant toutes ces années, se mit à gémir et pleura : — J’ai rêvé, Lupia. »