Les Porteurs de scribures
« Je ne trempe pas ma plume dans un encrier mais dans la vie », écrivait Blaise Cendrars. Et quelle tâche difficile de se lancer dans l’écriture d’un livre qui puisse apporter ne serait-ce qu’un peu de distraction à ses lecteurs ! Écrire un livre qui interroge mais en se plongeant dans un autre monde, parce que l’imaginaire rattrape souvent la réalité. Ce livre est né d’un travail qui m’a fait vivre de longs mois avec mes personnages et je m’aperçois qu’ils commencent à peupler l’esprit de mes proches…
Et ce serait une belle aventure de voir cette histoire ne plus m’appartenir tout à fait. Professeur de Lettres, j’aime à parler des textes et à les transmettre et j’ai un peu cette fois-ci l’impression de passer de l’autre côté du miroir. Espérons ne pas l’avoir brisé !
Je vous propose d’être acteur de la naissance de mon livre en m’aidant à faire de sa parution prochaine, avec les Editions Maïa, un succès. Plus les préventes seront nombreuses, plus mon livre sera promu et diffusé. En retour, vous serez présents dans le livre en page de remerciement et vous recevrez le livre en avant-première !
Dans les temps anciens, la parole était encore créatrice. Il suffisait de faire résonner les mots dans les airs pour que les choses naissent. Toutes les choses, à l’exception des êtres vivants et des humains. Ce pouvoir aurait pu être laissé aux hommes longtemps encore, mais un peuple s’était mis en tête de dominer tous les autres. Il prépara la guerre, usa des ruses les plus perfides, mais ne parvint pas à la victoire.
Cependant, ils ne tardèrent pas à être punis pour leur concupiscence. Leur apparence physique se mit à changer, leurs bras s’allongèrent et leurs dos se voûtèrent. Ils prirent le chemin des montagnes et des grottes pour s’y réfugier. La lignée des Vandorins était née. Mais ils ne furent pas les seuls à être punis. Les hommes s’aperçurent bientôt que le pouvoir de la parole leur avait été enlevé à tous. Sur une plaine détruite par la guerre, un arbre brûlait encore. L’arbre ne tarda pas à donner naissance à de fines bandelettes, les scribures. Vestiges de la parole créatrice, il suffisait de les lire pour redonner naissance aux choses et aux éléments. Mais elles ne se multipliaient pas à loisir. Il faudrait les partager ou les posséder pour retrouver le pouvoir d’antan.
Extrait
Il fallait en finir avec la terreur des vandorins, le roi Piwarg se l’était promis. Aujourd’hui, c’était la grande bataille. Il fallait vaincre ou perdre la face. Tout en haut d’un promontoire rocheux, Piwarg et sa garde dominaient une large plaine dont le sol était couvert d’une terre brune et aride. En marchant, les cohortes d’hommes faisaient voler la poussière en volutes vers le ciel. On entendait un cliquetis lointain ponctué de bruits sourds et cadencés. C’était la mélodie sanguinaire des épées qui frottent au côté des armures et des cotes de mailles, tout cela au rythme d’une marche militaire. Hormis ces bruits de terreur, un silence royal qui ne tolérait que le sifflement aigu du vent. Très loin, plus au nord, sur une hauteur qui se trouvait de l’autre côté de la plaine, Piwarg devinait un immense étendard aux couleurs noir et or, celui des vandorins. Abgrall, leur roi, surveillait les troupes, juché bien à l’abri sur une autre montagne de l’autre côté de la plaine. L’attente pour Piwarg avait quelque chose d’insoutenable. C’était comme un sacrifice annoncé, mais qui n’arrivait pas. La plaine entre les flancs rocheux était courbe en son milieu, si bien que les troupes ennemies ne se devinaient pas encore. Elles se découvriraient quelques instants avant d’entrer dans une lutte acharnée. La terre aride allait boire du sang. Les hommes qui formaient la garde de Piwarg avaient le visage impassible. L’attente était un supplice qui se lisait dans leurs yeux.
À hauteur de soldats, la scène était encore plus effrayante. Le bruit sourd de leur marche ne couvrait pas celui des boucliers vandorins contre lesquels ces créatures horribles frappaient leurs lances et leurs épées. Les coups répétés se rapprochaient peu à peu. Les hommes, parfois, regardaient autour d’eux, sûrs que ce serait la dernière image qu’ils auront du monde. Cette plaine vue d’en bas ressemblait à une prison aux parois infranchissables. La cadence des vandorins avait commencé à s’accélérer. La rencontre était proche. Peu d’hommes avaient déjà fait la guerre et peu d’entre eux savaient à quoi ressemblait un Vandorin. La dernière guerre contre l’ennemi du Nord remontait à plus de quatre cents lunes et la seule image que les soldats avaient de leur ennemi leur avait été donnée par les contes et récits de batailles qui peuplaient l’imaginaire des anciens. Le virage au milieu de la plaine était de plus en plus proche, bientôt les troupes se feraient face. Quand on devina les premières pointes de lances, une corne retentit d’un bruit sourd et presque étouffé. Cela provenait du rocher sur lequel Abgrall et ses gardes étaient juchés. Les hommes firent halte à leur tour. Le silence était pire que tout, il laissait la place aux démons. Beaucoup d’hommes sentirent à ce moment-là leur dernière once de courage s’évanouir. Les vandorins étaient pires encore que dans les récits de guerre des anciens. Ils avaient bien deux têtes de plus qu’un homme déjà vigoureux. Leur peau était grise, presque comme la couleur de la lune. Leurs bras paraissaient très longs en proportion de leurs corps, chaque coup d’épée porté par un tel bras devait rapporter une moisson de têtes. On ne voyait pas le visage de la plupart d’entre eux, cachés par des heaumes aux couleurs noir et or. Les rares vandorins à la face découverte avaient des traces rouges et noires autour des yeux et sur leurs joues caves. Leurs yeux noirs aussi brillants que de l’onyx en paraissaient encore plus menaçants. Avec une précision d’horloger macabre, le premier rang aligna d’immenses haches pourvues à leur sommet d’une pointe aiguisée comme une aiguille. Les petites épées et les lances des hommes ne pourraient sans doute pas grand chose contre ces instruments diaboliques mus par une force titanesque.
-
Les étapes de création
Mon objectif est d'atteindre 990 € de pré-ventes afin de rendre possible la réalisation des maquettes, la correction, l'impression et la promotion. C'est pourquoi je fais appel à vous, auteurs, lecteurs et amoureux des mots ! Votre précommande permettra à mon projet de devenir réalité grâce à une équipe de professionnels. Votre appui me sera précieux et vous recevrez vos contreparties dès la fin de la campagne.