Biographie de l’auteur

L’auteur, Pierre Vassal, est né à Paris en 1941 et a exercé la profession de masseur-kinésithérapeute dans le secteur hospitalier et libéral sans négliger le monde de l’entreprise. Dans le même temps, il s’est passionné pour la musique classique qu’il n’a cessé de découvrir grâce à l’essor du disque microsillon puis de la naissance du CD. Il y a adjoint la fréquentation assidue des salles de concerts et des théâtres d’opéras au cours de voyages réguliers dans les villes d’Europe et des Etats-Unis. Fort intéressé par la compréhension de celles-ci, il s’est ouvert à la connaissance de l’architecture et à la découverte des musées de ces pays. Par ailleurs, très jeune, il est fasciné par l’univers des voitures de course dont les aspects techniques le captivent. Ces passions l’ont amené à rédiger des chroniques et des reportages pour des revues spécialisées. Curieux de tenter de comprendre les enchaînements des évènements tragiques de son temps, il porte un regard permanant sur les travaux issus de la recherche historique. La pratique du cyclotourisme et de la randonnée pédestre ont constitué, pour lui, des moyens complémentaires de voyager et de découvrir des terres méconnues en rencontrant leurs habitants dans un contexte dénué de toute superficialité.

Mon livre contient plusieurs thèmes qui s’entrecroisent tout au long du roman ce qui le singularise et l’enrichit. L’architecture, la musique, l’histoire du XXe siècle, le sport automobile, la médecine, l’environnement, le cyclotourisme apparaissent tout au long du récit. La connaissance de ces thèmes est partagée par quelques personnages mais n’est pas commune à tous.
Ils manifestent une curiosité permanente pour la nouveauté. Cet intérêt de chacun à de multiples thèmes met pleinement en lumière les bénéfices de l’entremêlement des savoirs. Pour donner une crédibilité accrue, j’ai souhaité documenter au mieux les chapitres en apportant toutes les précisions requises.
Cette insolite juxtaposition thématique apportera au lecteur une vision élargie des sujets retenus et concernés.

Extrait

D’un pas alerte, serrant son livre en cours sous son bras, Éric gagna rapidement l’arrêt de l’autobus 91 et se plaça dans la file des voyageurs assez nombreux, à cette heure-là. De haut en bas, il actionna la petite manette du distributeur de billets d’ordre grâce auquel chaque voyageur prenait son rang dans la queue. L’autobus Renault « TN 4 h » vert et blanc numéro 91 à plate-forme latérale s’arrêta et le receveur s’écria en commençant à énumérer : « en voiture s’il vous plaît 32, 33, 34, 35 »….On attendit un peu, le receveur ajouta : « 36 ; 37,38….Encore deux places et c’est complet… sinon, on est en surcharge » cria le receveur, Éric était dans les derniers choisis. Très serrés sur la plate-forme, les heureux élus pouvaient s’estimer déjà satisfaits d’avoir pu monter dans le 91. Le receveur fit tinter la sonnette, il attacha la chaînette gainée de cuir marron barrant l’issue latérale de la plate-forme et l’autobus démarra. Le receveur, un homme trapu solidement ancré au sol strié de son autobus, tentant de se frayer son chemin, dans le couloir entre les banquettes clamait à haute voix :
— « Places s’il vous plait » et annonçait les stations les unes après les autres tout en tournant la petite manivelle de sa machine à poinçonner : — « Gare d’Austerlitz, Pitié Saint Marcel, Les Gobelins, Saint-Jacques, Observatoire, Vavin…….
Quelque peu coincé entre deux voyageurs subissant le même sort, Éric parvint, malgré ce bref inconfort, à s’adosser contre un panneau de la plate-forme de l’autobus pour continuer sans perdre de temps la lecture de “Hiéroglyphes” d’Arthur Koestler que lui avait recommandé le Professeur Desroches. En découvrant ce livre de mémoires de cet auteur, Éric complétait les révélations des réalités très dérangeantes des dictatures. Celles-ci pouvaient être plaquées sur l’Union soviétique. C’est “Le zéro et l’infini” qui venait de lui révéler, avec horreur, la réalité des mécanismes coercitifs utilisés par une dictature. La litanie des stations desservies par le 91 ne parvint pas à déconcentrer Éric et ce fut… » Raspail, gare Montparnasse, terminus, tout le monde descend ».
Le 91 s’immobilisa sur la place de Rennes devant la gare Montparnasse et, comme tout le monde, Éric obtempéra à l’injonction du receveur. À regret, il referma « Hiéroglyphes » se dirigea vers l’entrée de cette gare. À vrai dire, parmi les six gares parisiennes, ce n’était pas sa préférée, elle lui paraissait de taille modeste et il estimait que l’architecture de la Gare Montparnasse, construite en 1852 par l’architecte Albert Lenoir, manquait singulièrement d’ambition.