Le thème de l’histoire est basé sur l’évolution de la violence au cœur de notre pays. Cette fiction souligne la fracture entre une police dépassée et une frange de la population en quête d’identité. Le sentiment d’abandon de part et d’autre nous plonge dans une vision dure et sordide de l’univers de la rue.
L’originalité réside par le fait que la description réaliste du terrain et de l’époque tranche avec un scénario pour le moins illusoire. De ce fait, le lecteur se sent parfois verser dans un monde où la ligne séparant le fictif de la réalité peut ne plus tenir qu’à un fil.
Pourquoi participeriez-vous ? Car il est évident que le sujet évoqué, malgré une trame totalement imaginaire, doit soulever en chacun de nous la question fondamentale des rapports humains dans notre société. Ce livre est en quelque sorte un message d’alerte concernant le spectre de l’insécurité, doublé de l’évidence de mettre en garde l’homme face à sa propre cruauté.

« Leur cri de ralliement retentit comme une détonation, un coup de tonnerre sur le parking dont le bruit résonna contre les murs des bâtiments.
L’ensemble des regards se pointèrent dans la direction d’où jaillit l’écho et les voyous firent immédiatement volte-face. Les caméras de TV furent également, à la seconde, orientées vers ce bloc tout noir, impressionnant d’homogénéité et d’une symétrie non moins étonnante.
La masse sombre avançait en martelant le pavé au rythme régulier des semelles de cuir. Un pas unique pour les cent cinquante paires de rangers qui produisaient un son énorme, incroyable, et tellement déconcertant…
Le groupe de rebelles pris en sandwich parut totalement décontenancé de voir cette vague noire se rapprocher d’eux mètre par mètre. Certains furent pris de panique et tentèrent de fuir sans chercher à comprendre, se ruant vers les extrémités du parking. Mais les issues étaient bloquées par les cordons de véhicules de part et d’autre. Les fuyards faisaient alors demi-tour et revenaient vers leur groupe.
Jean-Marc hurla :
— Formation en U !!!
Et le rectangle se transforma comme par magie, tout en avançant. Les rangs extérieurs s’étirèrent en un instant vers les extrémités afin de dispatcher des hommes sur les ailes dans le but d’enserrer l’adversaire. Resta au centre avec Jean-Marc le bloc des soixante-dix hommes les plus vaillants, les guerriers qui continuèrent à marcher de front vers le groupe désormais à leur portée… »