Ce thriller, réservé à un public averti, explore les profondeurs du mal humain, dépeignant une déchéance continue et une folie meurtrière justifiée par la vengeance. L’intrigue s’ouvre sur le premier cadavre, celui d’Annabelle, une jeune femme retrouvée sauvagement mutilée dans le 20e arrondissement de Paris. Élias, un commissaire taciturne et porté sur l’alcool, prend en charge l’enquête avec son équipe.

Mais à mesure que les meurtres se multiplient, les indices laissés par le tueur deviennent de plus en plus déroutants, menant peu à peu à une vérité plus personnelle et troublante.

[…] Soudain, alors qu’il enjambait le corps inerte d’une fille dont il ne pouvait évaluer l’âge, un rat se faufila entre ses pieds et en voulant l’éviter, tout le poids de son corps retomba sur la cuisse de la pauvre enfant. Elle ne broncha même pas, ne cilla pas, semblant totalement perdue dans ses rêves, entre une réalité désobligeante et un monde qui la terrifiait. Il voulut s’excuser, alors Élias eut l’instinct de porter sa main sur elle pour la rassurer, mais en posant ses doigts sur sa joue avec tendresse, il constata qu’elle était d’une froideur glaciale, semblable à un iceberg. Sa peau était pâle et moite, ses pupilles minuscules ne le suivaient pas du regard, ses ongles légèrement gris prolongeaient ses phalanges maigres qui reposaient sur son ventre. Elle ne respirait plus, Élias connaissait les signes des overdoses, il était trop tard.
Combien de cadavres avait-il rencontrés dans sa carrière ? Des centaines probablement, mais pas comme ça, pas sans plaie ni coup de couteau ou de perforation par balle, il les avait côtoyés dans l’exercice de ses fonctions, jamais sans raison apparente.