L’histoire de Lucie s’est imposée dans mon imaginaire, une nuit, alors que mon bébé refusait de dormir. Une envie frénétique d’écrire, de donner vie à cette histoire qui bouillonnait dans ma tête. Bébé étant calmé et bien au chaud lové dans mes bras, le stylo a couru sur plusieurs pages durant des heures. Étant une grande amoureuse des livres, mais n’ayant aucune notion d’écriture, il a fallu me former en parallèle de ma vie professionnelle et de ma vie personnelle, ce qui ne fut pas des plus évidents.

Toutefois, guidée par une envie de faire naître cet « autre enfant », le travail a été acharné. Une fois le roman achevé, je l’ai classé dans un recoin de mon bureau jusqu’à ce qu’une amie me donne le courage et le soutien pour oser soumettre cette production à des maisons d’édition. Dans ce roman aux allures feelgood, nous suivons Lucie dans ses questionnements et dans la remise en cause de son mode de vie. La nature, ses rencontres, de nouvelles activités vont l’obliger à dresser un bilan de ce qu’est sa vie actuelle. Quelles sont ses envies et ce qu’elle ne veut plus ! Subir son quotidien ou décider de sa vie ? Un livre divertissant qui invite à sourire, à s’écouter et à dépasser sa zone de confort.

« Les bulles de ma vie » se veut pour vocation de distraire son lecteur, de l’emmener faire un tour à la campagne, d’écouter la nature et de se réjouir des bonheurs simples de la vie. Dans ces temps chaotiques, je fais appel à votre aide afin de donner aux lecteurs la possibilité d’avoir une bulle échappatoire, quelques pages de déconnexion face la morosité de notre actualité.

Extrait

Je décroche ma ceinture, essaye de me lever, mais une main se pose sur mon bras avec fermeté, m’empêchant de bouger. Ma voisine de siège me sourit.
– Ce n’est pas le moment de vous lever, l’avion décolle. Il faut attendre que le voyant soit vert si vous voulez vous déplacer.
– J’en suis bien consciente, ce n’est pas la première fois que je prends l’avion ! Je veux juste en sortir et rentrer chez moi. J’ai pris ce vol sur un coup de tête et je me rends compte que c’est une idiotie.
– L’avion commence à rouler, vous ne pouvez plus en sortir. Essayez de vous détendre.
– Me détendre ? Mais comment se détendre quand sa vie part à la dérive ? Hier, tout allait bien et aujourd’hui, je suis complètement perdue.
Je sens que je perds pied. Je suffoque. Aïe, ma poitrine m’oppresse, je n’arrive plus à respirer. Je ne contrôle plus rien du tout, ma tête va exploser.
– Très bien ! Si vous le permettez, je vais prendre vos mains, vous allez vous concentrer sur ma respiration et essayer de vous y caler dessus.
– Non, mais vous rigolez ? Nous allons avoir l’air de deux idiotes.
– Ne vaut-il pas mieux avoir l’air d’une idiote plutôt que d’une hystérique ? Surtout dans un avion !

Je tends mes mains à ma voisine et écoute sa respiration. Au départ, je me sens ridicule, j’éprouve des difficultés à me concentrer, à conserver les yeux fermés. Quelques secondes passent. Lorsque mon esprit parvient à faire abstraction des gens qui m’entourent, je me sens beaucoup mieux. Elle lâche mes mains et je me confonds en excuses. Je suis tellement gênée, perdre mon sang-froid de la sorte n’est tellement pas dans mes habitudes. Et mon agressivité envers cette personne qui voulait juste me venir en aide, quelle humiliation ! Mes joues s’empourprent.
– Ne vous excusez pas, tout le monde peut avoir la phobie de l’avion.
– Non, ce n’est pas ça. Ce matin, j’ai fait un test de grossesse qui s’est avéré positif.
– Est-ce une mauvaise nouvelle ?
– Oui, je ne veux pas d’enfant ! Enfin, ce n’est pas que je n’en veux pas…. Du moins, pas tout de suite. Pas dans ce contexte. J’ai une vie surchargée, je n’ai pas le temps de m’occuper d’un autre être humain.
– Pas le temps ? Et pourquoi ? Qu’est-ce qui vous accapare autant ?
– J’ai un travail qui m’occupe 24 h/24 et 7jrs/7, avec des responsabilités et beaucoup de déplacements à l’étranger. Je ne peux pas accueillir de bébé dans cette vie-là !
– Dans cette vie-là ? Pensez-vous en avoir plusieurs ?
– Non, c’est juste une façon de parler. Je n’en ai qu’une !
– Donc vous êtes persuadée de n’avoir qu’une vie et pourtant vous m’indiquez passer tout votre temps à travailler jusqu’à, a priori, perdre pied. Quand on emploie le terme « surchargé », c’est pour signifier que c’est devenu ingérable. Vous employez un superlatif évocateur ! Pourquoi ne profitez-vous pas de la seule vie que vous possédez ?
Sur ces mots, elle se redresse dans son siège, installe des écouteurs à ses oreilles et ferme les yeux.