Cet homme vit plusieurs vies, réelles ou fantasmées. Il vit de façon cynique son quotidien (cadre important dans la branche française d’une entreprise américaine) mais aspire à évoluer dans une autre dimension plus profonde, plus sincère.
La situation de base (sa vie parisienne, ses rencontres, sa petite amie…) le présente comme un cadre parisien somme toute classique. Puis surviennent brutalement des ruptures dans cette vie convenue : il se confronte (réellement ou par fantasme) à l’art, aux populations lointaines, à l’écriture et sans doute à la musique. Tous ces « territoires » l’éloignent de son quotidien et pourtant il doit (du verbe devoir) fatalement retourner régulièrement à sa vie « officielle ».
C’est sa petite amie, décrite dans la première partie du roman comme une Parisienne sans aspérité qui prendra le relais et assurera d’une certaine façon la survie de sa mémoire.

Extrait
« Alors que Sandrine m’ait sauté au cou après que Stoner m’eut publiquement adoubé par la voix d’un exécutive était plutôt naturel.

J’étais allé la retrouver. Elle était gaie. Elle était fraiche. Elle avait l’ÉNERGIE. Je m’assis à côté d’elle et lui exposai mon idée de week-end. Elle m’embrassa discrètement. Super me dit-elle. Elle réfléchit très vite et me demanda ce que je pensais du Nouveau-Mexique.

Je me figeai instantanément. Mon regard se durcit. Je dus combattre pour redevenir normal. Sandrine, qui avait vu que quelque chose n’allait pas me regarda bizarrement. Elle s’était remise à me parler, d’une voix plus douce. Je n’avais pas compris le début de sa phrase, mais je me détendis complètement lorsque j’entendis « Taos ». Je décidai ne pas lutter. Va pour Taos. »