« Le voyage initiatique de Mamie » est un conte dans lequel nous voyons évoluer un trio de mâles alpha – autrement dit, des personnages peu fréquentables – et Mamie. Pour rendre le récit plus crédible, elle aura rajeuni de 30 ans… par la grâce de Dieu ! À la faveur de la rencontre entre Mamie et l’un de ces personnages, chacun réalisera sa Rédemption.
Une bonne dizaine de personnes ont lu le manuscrit : certaines ont été séduites, mais d’autres ont été désarçonnées par le manque apparent de sérieux et les invraisemblances que pourra souligner tout esprit cartésien. Justement ! C’est un pari que je fais avec les lecteurs, à qui je confie une portion de merveilleux, pour les jours où le quotidien devient routinier et pesant. Je l’ai conçu comme un trait d’espérance au milieu du brouillard de nos vies ; c’est à mon sens, l’intérêt majeur qu’il présente. En dehors du Paradis (dont aucun ne sait où il se trouve), l’action se déroule dans l’univers niçois.

Extrait

Alors, je pense… et refusant d’obéir aux ordres de notre Seigneur, plutôt que de m’appesantir sur mon passé que je sais peu glorieux, j’analyse ce qui se joue en 2023 et j’imagine ce qui risque de se passer après : c’est tellement plus facile que de se remettre en question !
Dans le bureau du maître de céans, je trouve le bloc, le stylo et me voilà prête à rédiger…
Mais alors, le voici qu’il réapparaît : « Ça patine, Marie-Claude, ça patine ! Je viens de te donner une chance d’être heureuse, de sortir de la monotonie de ton existence et de tes supputations intellectuelles, celles-ci étant au détriment de ta spiritualité et toi, tu persistes dans tes mauvaises habitudes !
Car c’est simple, Marie-Claude, c’est très simple : il suffit d’aimer et de m’aimer. Mais apparemment, pour vous mes créatures pourtant faites à mon image, il semble que ça soit très compliqué ! »
« Ma spiritualité ? Mais j’y pense, Père Éternel, j’y pense ! »
Et au moment où j’allais Lui exprimer en quoi consistait « ma spiritualité », il doit être 2 heures ou 3 heures du matin, rentrent les fêtards. Seuls !… Plus de Père Éternel en vue ; par contre, Patrick me dit :
– « Alors, miss, on n’a pas été trop long ? »
Leur état de fatigue et de désarroi ne m’échappe pas : le petit coup de whisky pour se donner une contenance avant de dormir, « seuls, mais pas peinards » (cf. Léo Ferré : « Avec le temps ») ; quelle vanité ! Ils sont… comment dirais-je ?… « vides ». Cette soirée si essentielle avant et si insignifiante après, n’a pas comblé leur existence. Quelle importance ce physique irréprochable, ces moyens somptueux, cette force qui les rend invincibles ? Non, je les vois penauds, tristes, peut-être à la recherche d’un idéal qui les comblerait.
L’abrutissement et la fumette sont leurs béquilles pour continuer à vivre sans penser.
Les pauvres ! S’ils savaient à quel point je les plains !
Ceci étant, je suis leur prisonnière et il va bien falloir régler ce problème.