L’héroïne est une femme française, la cinquantaine, éprise de liberté avant tout et en quête du grand amour. Elle vit comme elle rêve et rêve comme elle vit, à la recherche d’absolu, toujours avec son fidèle labrador. C’est un peu vous et moi à la fois. La lecture du livre est agréable et fluide, les phrases sont courtes et rythmées. L’action se passe en région parisienne et en province, un peu aussi à l’étranger. Il y a mille et un rebondissements, ce qui fait que le lecteur a envie de connaître la suite. Je pense que ce livre peut être lu à la plage ou dans les transports en commun par exemple. Tour à tour, les protagonistes entrent en jeu et des sentiments de proximité et d’amitié se tissent. Il semble au lecteur les connaître dans la vraie vie ! Chacun et chacune d’entre nous peuvent s’identifier aux différents personnages.

Extrait

Je me réveille soudain d’un rêve. À tâtons, j’attrape mon téléphone portable posé sur ma table de nuit pour lire l’heure, il est 4 heures 17 du matin. Je décide d’aller fumer une cigarette. Je vais dans la cuisine, tire la chaise de formica framboise et m’assieds devant la fenêtre entrebâillée. Je tire une bouffée sur la cigarette et contemple l’horizon devant lequel se dresse un immeuble de cinq étages. Brusquement, une silhouette ou plutôt une ombre noire se pose devant mes yeux. Il s’agit sans doute d’un homme, long et fin, qui fume à son balcon. C’est la fin de l’été ou plutôt l’été indien et même la nuit il fait encore bon et tiède. Machinalement, je me mets à lui inventer une histoire, je l’imagine volontiers professeur car nous sommes dans la nuit de mardi à mercredi. Je me cache un peu de crainte d’être vue par cet inconnu. Pourtant, il se trouve à au moins dix mètres voire plus et il n’y a aucun risque d’être dévisagée. Je passe de longues minutes à le regarder tapie dans la pénombre. Je bois une gorgée d’eau, j’ai la gorge sèche. Plus aucune envie de retourner au lit finir ma nuit. Je me sens bien là, assise sur cette chaise, dans ma cuisine, à rêvasser avec cet homme dont je ne sais rien. Je pourrais presque le toucher du doigt. Il porte une robe de chambre ou un peignoir, je distingue une ceinture, rien de plus. Passe-t-il sa nuit à regarder la télévision, à lire ou encore à écrire ? Est-il insomniaque ? Ou, comme moi, vient-il d’écourter son sommeil pour aller fumer à son balcon ? Il y a quatre ans, cet immeuble n’existait pas, depuis la fenêtre de ma cuisine je voyais passer les voitures sur l’avenue. Je voyais aussi le soleil se coucher. Maintenant, avec cet immeuble, tout a changé et l’homme est venu s’y installer. C’est agréable de le contempler dans la nuit, à son insu, de lui créer de toutes pièces une vie. Mon chien m’interrompt dans ma flânerie et me demande une caresse. L’horloge de la cuisine indique 4 heures 30, il est temps de retourner me recoucher. Je me dis que je reviendrai demain fumer une cigarette à la même heure avec mon charmant voisin. Je continuerai mes investigations et tenterai d’en savoir plus.