Le Vertige du bourreau
Poète, romancier, nouvelliste, dramaturge, Guy Torrens né en 1952 à Alger est notamment l’auteur d’« Ulysse Variations », joué au Théâtre Galabru par la compagnie des Corps Hurlants. Son roman « Les Saisons de l’après » a reçu le Prix coup de cœur du Jury du Roman Gay et le recueil « Les Cendres muettes », le Prix du Roman Gay dans la catégorie « nouvelles » en 2019. Avec « Les Dentelles du Cygne », paru aux éditions Maïa, il a reçu le Prix d’honneur du Roman gay pour l’ensemble de son œuvre en 2021. Il réside à Marseille.
Il vous propose d’être acteur de la naissance de son livre en l’aidant à faire de sa parution prochaine, avec les Editions Maïa, un succès. Plus les préventes seront nombreuses, plus son livre sera promu et diffusé. En retour, vous serez présents dans le livre en page de remerciements et vous recevrez le livre en avant-première, frais de port inclus !
Un bourreau franquiste a fui l’Espagne à la mort du dictateur et s’est installé en Argentine où il a prospéré. Il lui manque une seule chose, le carnet où il notait ses exécutés, carnet volé dans sa fuite. Ce carnet représente sa jeunesse. Il mandate une détective privée qui lui est redevable pour tenter de le retrouver. Il envoie son homme de main pour surveiller la recherche, mais toute la mécanique bien huilée qu’il avait imaginée se dérègle.
Ce roman met en scène plusieurs personnages confrontés à l’exil, au désir de vengeance, de pouvoir, mais aussi à l’inattendu de l’humain.
Extrait
J’hésitai avant de sonner ; ça faisait peut-être trois ans ou quatre ans que je ne l’avais pas vu. La dernière fois, le départ avait été difficile, un silence hostile qui suit des paroles qui n’ont rien à dire à part une sourde colère de ma part, une résignation rageuse. Ces années étaient passées vite et j’étais bien incapable d’en tirer le moindre bilan. J’avais fait tout ce qu’il m’avait ordonné/changé de look/de teinte de cheveux/de manière de parler. Je m’étais plongé dans sa vie. Je me perdais. La chaleur était lourde comme avant un orage, une chaleur madrilène épaisse, suffocante. J’avais envie de faire demi-tour, mais j’avais un compte à régler, une sorte de dernier acte d’une tragédie de la Guerre d’Espagne, une senteur de charnier, de plaines gorgées de sang, de l’Èbre, de Teruel. Il avait repris contact, toujours de sa manière impérieuse, mais j’avais senti un appel d’urgence. Je me décidai et la porte s’ouvrit.
Il faisait sombre et frais dans le couloir. Ça sentait le moisi, mais toutes ces vieilles maisons ont cette odeur, même celles luxueuses du quartier de Salamanque, c’est ce que je me disais, mais c’était surtout l’odeur de la vieille qui flottait encore un peu partout. Je m’attendais à la voir surgir avec son chapelet à la main et me lancer les imprécations dont elle était coutumière/obsédée, sur les sans dieu, les ennemis du Caudillo, des cris d’une autre époque qui me poursuivaient depuis l’enfance « Je suis dans le bureau, tu te rappelles où c’est ? » Je montai les marches pas à pas/ne pas obéir immédiatement/calmer le trouble intérieur. Halte sur le premier palier/coup d’œil sur les pièces attenantes/rien n’avait bougé/tous les meubles à leurs places/un peu plus de poussière/des housses grises sur les canapés et fauteuils/les volets clos/un monde figé/sombre.
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Les étapes de création
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