Ce livre est un suivi de carrière sportive et un reflet de vie, pouvant inspirer les plus jeunes, et rendre nostalgiques les cyclistes de ma génération. Il s’adresse à un public averti, mais aussi à des passionnés comme moi, désireux de devenir coureur cycliste, et qui ont encore tout à apprendre. L’originalité de ce livre est sans doute ma façon de me livrer sans tabous. D’ailleurs, j’aimerais beaucoup que mes amis le lisent, parce que, par pudeur, je n’ai jamais « offert » autant de moi.

Extrait

Si j’habitais Paris à l’époque, c’était que mon père travaillait dans une entreprise fiable, située dans la capitale, et l’enfant que j’étais, comme tous les gosses du monde et de mon âge, n’avait d’autres choix que de suivre la musique parentale.
Andernos-les-Bains fut un épisode qui m’éloigna momentanément du cocon de la rue du Docteur Potain, notre lieu de résidence. Cet épisode m’a marqué, puisque 67 ans après, je me rappelle encore d’une personne précisément, et ça me semble incroyable. La mémoire des enfants peut être surprenante, la preuve !
Mes malheurs de gosse étaient loin d’être terminés. À l’âge de cinq ans, une nouvelle entaille à une vie tranquille se creusait. Suite à des douleurs de moins en moins soutenables, en urinant, maman m’a amené en consultation chez notre docteur. Après plusieurs investigations, on a découvert qu’une malformation congénitale était la cause de ces maux.
J’étais tellement affolé par la force de ces douleurs, que j’en étais arrivé à ne plus boire pour ne plus devoir aller pisser, ce qui était évidemment du grand n’importe quoi, mais je n’avais que cinq ans !
Heureusement, le doc m’a permis de surmonter la souffrance, grâce à un traitement efficace, durant mon suivi à l’hôpital Necker. Le Professeur Cukier, était bien connu de la corporation médicale, et jusqu’à l’âge de 18 ans, j’ai dû faire des visites de contrôle régulières. À 13 ans, je me suis finalement fait opérer, et aujourd’hui encore, je sais que quelque part dans mon ventre, un bout de plastique partage ma vie.
Lorsque l’on est contraint d’assumer ce genre d’opération, à 13 ans, c’est assez traumatisant. Je suis resté trois mois à Necker, avec une sonde plantée dans le bas-ventre, et à cet âge-là, on aspire à passer des journées plus sympas ! La trace sur ma sangle abdominale est toujours très visible et assez impressionnante de longueur. Entre mes visites post-opératoires, une idée de malade parcourait mon esprit : faire du vélo !