Ce livre se concentre uniquement sur le thème de la mort et n’aborde rien d’autre. Vous ne la réalisez peut-être pas, ne pouvant en prendre conscience, tel un poisson évoluant dans l’océan. Un poisson peut-il percevoir l’océan alors qu’il baigne en son sein ? Depuis trente ans, je m’investis corps et âme dans la réalisation de mon rêve, qui a pris de l’ampleur en moi. Durant la période de confinement en 2020, j’ai vécu seul, isolé, dans une vaste demeure à Nantes, contraint de m’asseoir et d’écrire. Sans prendre de pause, sans réfléchir ni hésiter, ma main tenait un stylo, traçant des mots sur du papier blanc pendant de longues heures, chaque jour. Parfois, je me réveillais en pleine nuit sans raison, puis je me mettais à écrire pendant des heures avant de pouvoir retrouver le sommeil.

Aujourd’hui, j’ai atteint l’âge de cinquante ans, comme indiqué sur le papier, mais la réalité diffère considérablement : au cours des quinze dernières années, j’ai perdu plus de cinquante amis et collègues, disparus de ce monde. Ils ont totalement disparu. Subsistent une existence, des souvenirs et des émotions.

Les œuvres de grands écrivains m’ont considérablement enrichi, que ce soit dans le domaine du théâtre, de la pensée ou de la poésie, et mes collègues et amis y ont également contribué. Ce que vous observez entre les couvertures de ce livre n’est pas uniquement le fruit de mes efforts ou de ma réflexion personnelle. Le résultat découle du travail de toutes ces personnes créatives et remarquables qui ont profondément influencé ma vie, depuis mes ancêtres jusqu’à mon père, ma mère, mon oncle ou encore Michel Foucault, Jacques Lacan, Yukio Mishima et bien d’autres. Aujourd’hui, en tant que journaliste aguerri, je leur suis énormément redevable.

Extrait de  Le secret de la vallée rouge – « Le sortant du Zen… Le revenant aux rêves »  par Nart Abedalkareem