Le Monstre de Venise
Ce roman nous plonge au cœur de la Renaissance, du commerce, des grands peintres, des guerres au moment où survient la grande peste de Venise, en 1575.
Ce terrible fléau, qui s’abat sur la cité des lagunes, est appréhendé par un jeune garçon et un monstre, personnage fort laid enlevé jadis de sa tribu lointaine. Ils tentent tous deux de venir en aide aux malades en dépit d’une animosité ambiante à l’égard du monstre stimulée par la superstition. Au fil des évènements insolites, le jeune garçon va se forger une personnalité sans détour et découvrir où se cache la véritable monstruosité…
Participer à la création de ce livre donne le sentiment qu’il existe en partie grâce à vous. Votre soutien me tient à cœur, d’autant plus qu’il rend l’auteur un peu moins seul devant son ouvrage.
Ce roman est tiré d’une de mes nouvelles qui a obtenu le premier prix de la prose de la Société des Lettres de Saintonge et d’Aunis. Merci infiniment à toutes et à tous.
Je fais aujourd’hui appel à vous pour réaliser ensemble ce projet d’édition. Je vous propose de contribuer à la naissance d’un livre et de devenir des partenaires pour cette création. Votre nom en tant que contributeur sera présent dans le livre et vous recevrez le livre en avant-première !
Bonjour, je suis Georges-Noël Milcent, j’écris depuis que je suis grand et je ne suis pas sûr encore d’avoir atteint la bonne taille… Passionné par la création d’histoires, j’aime leur donner un sens, une réflexion, quel que soit l’âge du lecteur. C’est en visitant Venise que j’ai eu l’idée de rendre hommage à sa grandeur à travers un roman historique documenté.
« La porte du presbytère s’ouvrit. La foule s’écarta en silence. Le petit homme masqué boitait en raison de son épuisement et dégageait quelque chose d’étrange, voire d’incomplet, derrière son masque protecteur. Sa cape traînait sur le sol et le son de ses pas était distinct. Angelo se précipita pour lui venir en aide, mais Ludovico, son père, fut plus rapide que lui et soutint le sauveur. Rien n’avait trahi le lien de parenté entre le père et le fils. La consigne de son père était : « Ne me regarde jamais dans les yeux. Jamais ! Compris ? » Mais ils avaient été contraints de le faire, une fois. Il gardait son masque protecteur toujours bien ajusté et veillait à ce qu’il en soit ainsi pour le petit homme, notamment durant le traitement éprouvant que celui-ci avait administré au prêtre. Si le paria avait dévoilé son identité, sans doute l’aurait-on glorifié ou tout au moins accepté dans la société. Mais Angelo craignait le pire, son esprit allait trop vite. Il voulait mettre en garde son père. Intention parfaitement inutile, car Ludovico avait déjà compris. Quelque chose n’allait pas dans cette foule. Ce silence pesant, cette attente, ce… Son père était sur ses gardes, à cran, tout comme lui. Angelo avait terriblement peur pour lui et le petit homme, ce monstre. Des proches mouraient ici et là, dans toutes les maisons. La foule était en droit de savoir qui était ce sauveur rendu méconnaissable sous cet habit de protection contre la peste.
– S’il veut toute la richesse de la cité des Doges, il l’aura ! cria quelqu’un dans la foule.
On ne pouvait décidément le laisser quitter cette ville agonisante. C’était clair comme de l’eau de roche.
Soudain, ce qu’ils pressentaient arriva. La foule se jeta sur le petit homme, animée par on ne sait quel instinct de survie. Ludovico cria de ne pas le toucher.
— Le savant part pour Vérone ! s’égosilla-t-il. La peste fait des ravages là-bas ! Lâchez-le ! Écartez-vous !
— Ici aussi, elle fait des ravages ! hurla quelqu’un.
— Bien plus qu’à Vérone ! s’écria une femme devant Angelo.
— Laissez-les ! cria Angelo à son tour en tâchant de se frayer un chemin. Laissez-les ! Laissez-les ! Ne touchez pas à mon père ! Laissez-les partir !
(…)
Le masque du petit monstre tomba… »