Le postulat de départ de ce livre se résume à deux questions : Qu’est-ce que la décision pour une femme de faire un enfant seule implique et peut générer ? Et en premier lieu, qu’est ce qui l’a menée à faire le choix d’exclure un père de l’équation familiale pour faire la place à un géniteur anonyme ?

La question s’est posée à moi à l’âge de 36 ans. J’étais journaliste à l’époque, célibataire sans enfant, et si ma vie professionnelle me comblait, ma vie sentimentale était un désastre. Un désert dont je ne voyais pas la fin. Mon horloge biologique aidant, je paniquais. Je rêvais d’être mère. Mais bien que très entourée, j’étais désespérément seule. C’est alors que j’ai été tentée de faire un enfant sans père… Mais les doutes m’ont envahie : qu’allais je dire à mon enfant lorsqu’il serait en âge de me poser des questions ? Que j’avais choisi son géniteur au hasard ? Qu’il n’était que le résultat d’une quête égoïste ? Comment pourrais-je palier à son manque de représentation paternelle ? A ce manque de racines ? Pour parvenir à mieux cerner le problème, j’ai décidé de créer l’histoire de Maya et de lui faire vivre ce choix et ses conséquences à ma place… J’ai appelé ce roman Le Géniteur.

C’est alors qu’un an plus tard, contre toute attente, j’ai rencontré un beau canadien et qu’amoureux, nous avons décidé de faire un enfant. Mon fils est né peu de temps après notre engagement et à fortiori j’en ai oublié l’écriture de mon roman… Il y a peu de temps, j’ai retrouvé l’ébauche du roman Le Géniteur. J’ai décidé de le terminer et j’ai ainsi pu répondre à mes doutes passés de trentenaire en déroute. J’espère qu’il répondra aux questions de celles qui éventuellement envisageraient de faire le choix d’une parentalité solitaire…

Extrait de  Le Géniteur  par Patricia Bitschnau