Avec Le destin d’Armelle Hebert de la Jouerie, l’auteur renoue avec les romans de cape et d’épée, forme qui se retrouve aujourd’hui dans les jeux de rôle et dans le cinéma. Tous les archétypes du roman historique d’aventure y sont représentés : les rebondissements, les duels, les passions, les traitrises et les châtiments.

C’est toute une époque qui revit à travers la vie de l’héroïne, avec ses hommes d’épée, ses courtisanes, ses pirates, ses ecclésiastes, ses cruautés et ses turbulences. Cette extraordinaire épopée nous emporte au-delà des horizons tranquilles du quotidien.

Le destin d’Armelle Hebert de la Jouerie est un livre tout public, qu’on regarde comme un film, écho de grands romans populaires et de productions cinématographiques qui ne cessent de nous enthousiasmer. Ce projet est le premier opus d’une série romanesque « de destin de femmes » à travers l’Histoire.

Extrait : 

Accoudée au bastingage du Spirit, j’arrête un instant mon regard pour contempler la baie de Guanabara (Rio). Je me retourne et les mains sur les hanches, j’observe Théodore, mon maître timonier posté au gouvernail. Je porte une culotte blanche tendue sur mes cuisses, une chemise bouffante et suis coiffée d’un foulard de soie rouge. A chacun de mes pas mon sabre d’abordage vient cogner ma jambe, et sur mes épaules flotte dans le vent une cape cramoisie, telle une flamme…

A moi ! Pirate ! Dis-je en bondissant sur la dunette. Deux hommes, armés d’épées, se jettent alors sur moi, mais ma haine est telle que je les embroche d’un même coup. Le sang et la poudre ont recouvert mon visage d’un masque hideux. Muni d’une barre de cabestan, Théodore fait un joli massacre dans les troupes ennemies alors qu’une bordée de plomb surprend mes hommes qui sautent au bas du beau pré. La bataille, qui s’étend sur le gaillard arrière est devenue un corps à corps sauvage. Le bois explose sous nos pieds et malgré le gîte du navire, je grimpe en équilibre sur le bastingage, amorce mon pistolet et vise l’anglais. La balle l’atteint entre les deux yeux alors que plusieurs soubresauts du Beauty manquent de me faire perdre l’équilibre et me passer par-dessus bord…

A cet instant, l’amiral du Beauty est au bout de mon sabre et désire se rendre. L’officier britannique est blême et s’agenouillant me rappel à ma promesse. Sans un mot, je le touche en plein cœur… Partout des corps déchiquetés et amputés flottent et le vent ne suffit pas à dissiper l’odeur de chairs calcinées. D’un coup de botte, j’enfonce une porte et me retrouve dans le rouf des officiers où la faible lumière d’une unique lanterne éclaire la pièce. Utilisant la crosse de mon arme comme un marteau, je fais voler en éclats la serrure du bureau et trouve un coffre empli de bijoux et de pierres précieuses puis j’ouvre les battants d’une armoire et découvre dans un halo de clarté, les silhouettes de trois femmes. Dissimulée derrière mon masque de poudre et de sang, elles ne m’ont pas reconnu, et c’est la voix cassé par la satisfaction de pouvoir enfin assouvir ma vengeance, que je marque ma surprise…