J’ai écrit cet ouvrage avec une simplification lexicale, permettant ainsi à chacun et chacune de découvrir mon roman sans avoir à dégainer un dictionnaire. Cependant, il lui sera nécessaire de prendre des mouchoirs afin d’essuyer des larmes, aussi bien de peine que de rire.

C’est un livre qui me ressemble. La protagoniste de mon livre a mes souvenirs, mes qualités, mais aussi mes défauts, et souvent les plus drôles. Si son parcours professionnel est un peu différent du mien, la finalité est la même et c’est ce qui rend ce récit d’autant plus réel. La plupart des personnes associent, malheureusement, ce métier à une affaire terrible, celle de Naomi Musenga.

A travers cette écriture, j’espère pouvoir transporter le lecteur dans un milieu que l’on ne connaît pas ou peu : la régulation médicale du SAMU. Et une fois qu’il sera complètement immergé dans le milieu, il pourra alors vivre les différents mystères auxquels Lise, la protagoniste, va devoir faire face.

Extrait de  Le dernier appel écrit par Virginie Dufau.

« Mais ce soir-là, quelque chose poussa Lise à répondre à ce dernier appel qui s’affichait sur son écran de droite. Elle reprit son casque, le mit sur ses oreilles et replaça son micro.
Elle fit le geste habituel, tel un automate, se présenta puis écouta la demande de l’appelant. Elle écouta, mais rien… juste un bruit.
Ce bruit ressemblait à un souffle, mais elle n’était pas sûre de ce qu’elle entendait. Difficile d’entendre correctement à ce moment précis de la journée, ce moment où la fatigue se fait ressentir et où les nuisances sonores se multiplient. Effectivement, c’est à cette heure-là que se rajoutent, en plus de tous les autres bruits habituels de la plateforme, les collègues de travail de Lise en train de transmettre les différentes informations nécessaires à la relève de nuit pour pouvoir assurer la continuité des soins, les sacs qui tombent au sol, les casques qui viennent heurter le bureau, les fauteuils qui reculent, les trousses de stylos qui sortent des sacs, les petits mémo et bouteilles d’eau qui viennent claquer la surface du bureau… Et tout ceci au milieu des téléphones qui continuent de sonner. Tous ces petits bruits, qui, s’ils étaient pris individuellement, ne seraient pas si significatifs, mais ajoutés les uns aux autres, pouvaient être aussi efficaces que des brouilleurs.
Lise monta alors le volume de son casque, tentait de s’isoler de tout l’environnement dans lequel elle se trouvait en appuyant fortement sur les coques avec ses mains, puis répétait à nouveau : « Le SAMU, je vous écoute. »
Elle perçut à nouveau le même bruit, ce bruit s’apparentait au souffle d’une personne, plutôt un adulte, se disait-elle.
Lise avait l’habitude d’entendre des personnes respirer au téléphone, car c’était une chose qu’elle leur demandait régulièrement de faire afin de repérer ou non une difficulté respiratoire.
Ce souffle semblait être celui d’une personne essoufflée. Une personne atteinte probablement d’une pathologie d’origine cardiaque. »