Le Dandy (de la farce) est un récit d’aventure contemporain, dans la même veine que les romans policiers du début du XXe siècle (Arsène Lupin, Rouletabille, Fantômas…). Sans être un pastiche, ni même une parodie, l’œuvre est saupoudrée de beaucoup d’humour et joue avec les codes de ce genre littéraire.

L’intrigue est basée sur des faits existants (l’affaire de Roger Lhomoy et du château de Gisors) ou supposés (le dossier Lazare d’André Malraux). Le texte entier repose sur les dires et les impressions du narrateur ; lequel nous transcrit sa première rencontre avec le héros. L’originalité, ici, étant qu’il ne le supporte pas. Il éprouve même du mépris à son égard.

Entre rire et suspense, celui-ci va être embarqué malgré lui dans une incroyable aventure et, accessoirement, devenir le biographe attitré de ce personnage hors norme que l’on surnomme : « Le Dandy ».

Extrait

« En quoi puis-je intéresser ces hommes ? répondis-je, agacé avec une légère pointe d’angoisse. Qu’est-ce qu’ils me veulent ? Vous l’avez dit : je suis à mille lieues d’être riche. Et je ne possède pas d’objets de valeur. Que me vaut alors cette mauvaise attention ?
– C’est à cause de votre blase.
– Mon blase ?
– Votre nom, si vous préférez. J’ai employé un mot d’argot.
– Oui, j’avais compris, je ne suis pas débile ! (Pour ceux qui douteraient de cette information, je leur enverrai mon test de QI.) Mais quelle est la raison ?
– Vous vous appelez bien Nathan Biacerre ?
– Tout à fait. D’où vous savez ça ?
– L’ami, vous ignorez dans quoi vous trempez. Le temps presse, il faut agir vite. Je veux bien tout vous expliquer à la condition que vous me libériez de cette fichue vitre.
– Qui me dit que je peux avoir confiance en vous ? Qui me dit que vous n’êtes pas de mèche avec ceux qui en ont après moi ? Hein ? Quelle preuve pouvez-vous me fournir attestant de votre bonne foi ?
– Aucune, si ce n’est vous le promettre.
– Ça me fait une belle jambe. Vous pourriez très bien vous ficher de moi et jurer pour de faux.
– Ah ! Non ! s’exclama-t-il, offensé. Le Dandy n’a qu’une parole et il met un point d’honneur à toujours respecter ses engagements. Surtout lorsqu’il est question de vie ou de mort sur quelqu’un.
Je marquai un court moment de silence, me répétant en boucle dans mon esprit cette phrase et essayant de l’analyser minutieusement. Mes oreilles m’avaient-elles trompé ? Le Dandy ? Était-il possible que j’aie mal compris ? Cela se pouvait-il vraiment que ce soit lui ? Captif de ma porte-fenêtre ? 
–  C’est vous ? l’interrogeai-je, troublé. Vous êtes le Dandy ?
– Affirmatif, dit-il sur la défensive. Pourquoi ? Vous voulez que je vous signe un autographe ? Désolé, cela aurait été avec grand plaisir mais je suis droitier, or je ne dispose plus que de ma main gauche à l’heure actuelle. C’est ballot, n’est-ce pas ?
– Mais ça ne peut pas être vous, voyons. Tous les journalistes du monde entier prétendent que vous êtes un as de la cambriole. On vous décrit même comme une légende.
– Et alors ? Je n’en reste pas moins un homme. »