Le Chapeau
d’Emir B. Besic
Plus jeune, j’étais comme Charlie, le héros principal de mon récit, un gamin bourré d’imagination, qui pouvait passer des heures à construire des histoires dans sa tête. A l’école, il m’arrivait souvent d’être dans la lune, comme on dit. Pourtant, je me voyais plutôt sur la lune ou voyageant à travers l’espace à la recherche d’aventures. Quelques années plus tard, je me souviens d’une réunion entre parents-professeurs dans laquelle mon ancienne professeur de français avait vivement encouragé ma mère à faire de moi un écrivain. J’en étais resté bouche-bée. Je crois n’avoir jamais vu ma mère être aussi fière de moi. Elle en avait parlé à toutes ses amies, évidemment. C’est à ce moment que j’ai eu la conviction qu’un jour, j’écrirais un livre.
Je vous propose d’être acteur de la naissance de mon livre en m’aidant à faire de sa parution prochaine, avec les Editions Maïa, un succès. Plus les préventes seront nombreuses, plus mon livre sera promu et diffusé. En retour, vous serez présents dans le livre en page de remerciements et vous recevrez le livre en avant-première, frais de port inclus !
Mon garçon, je crois bien que ce chapeau attendait votre venue lui avait annoncé le vieux commerçant, lorsque Charlie s’était engouffré dans cette sinistre boutique, qui semblait avoir jailli des profondeurs de la terre parmi les luxueux commerces qui jonchaient la rue. Il vous apportera l’aventure que vous recherchez avait ajouté le vieil homme, comme s’il annonçait une prophétie. Et contre toute attente, il ne s’était pas trompé. Aussitôt après avoir quitté l’étrange commerce, une inexplicable aura de réussite paraissait émaner de Charlie, ou plutôt, du sommet de sa tête.
Le chapeau lui permit de retourner plusieurs situations périlleuses à son avantage, mais Charlie finit par comprendre que son pouvoir ne se manifestait qu’à certains moments et qu’il allait lui falloir du temps et un peu de malice pour l’apprivoiser. Et lorsque enfin, il pensa avoir gagné la sympathie de son nouveau compagnon, les liens du lasso se dénouèrent subitement et Charlie réalisa que c’était face à une terrifiante bête sauvage qu’il allait bientôt se retrouver…
Si au fil du récit, on s’attache à Charlie de par les difficultés qu’il rencontre, son manque évident de confiance en soi et la fragilité qu’il manifeste, on peut finir par s’en détacher lorsqu’on le voit évoluer. Je souhaitais créer un personnage ambivalent, qui se transforme au travers de l’histoire, qui cherche à améliorer sa situation sans forcément y parvenir. J’ai cherché de cette façon à ce que chacun puisse s’interroger sur le rapport avec soi. Est-ce que nous nous connaissons vraiment et jusqu’à quelles limites ? ou bien n’est-ce qu’à travers le rapport aux autres que nous nous définissons ?
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Extrait de Le Chapeau d’Emir B. Besic
Le vent soufflait fort ce jour-là. Charlie n’aimait pas le vent. La pluie ne le dérangeait pas, elle lui permettait de rouler à travers une ville déserte au volant de sa splendide California Spyder. Mais le vent il n’aimait vraiment pas.
Il avait à peine eu le temps de franchir la porte du Nel’s que Melinda accourut tenant d’une main un carnet, de l’autre, le crayon qui l’accompagnait. C’était stupide car Charlie passait la même commande chaque matin.
— Qu’est-ce que je vous sers aujourd’hui ? lui demanda-t-elle, d’un ton faussement enjoué.
— La même chose qu’hier, répondit-il, absent.
— Tout de suite patron !
Melinda avait une facilité déconcertante pour l’irriter. Parfois il se voyait bondir de sa chaise, la saisir par le col de sa chemise impeccablement repassée et la balancer à travers la devanture du restaurant. Personne ne réagirait. On ferait semblant d’être absorbé par une discussion captivante, puis à la première occasion, on trouverait une excuse pour s’éclipser. Mais ce n’était là qu’une rêverie, l’une des nombreuses projections créées par l’imagination débordante de Charlie. C’était des images qui apparaissaient souvent sans prévenir et dont il ne pensait pas en être à l’origine. Jamais il n’avait posé la main sur une femme et cela n’allait pas changer aujourd’hui. Car aujourd’hui, il était d’excellente humeur. Charlie venait de concrétiser le projet dans lequel il s’était lancé plusieurs mois auparavant et c’était indéniablement sa plus belle réussite. Alors, pas même une armée de Melindas l’encerclant et le harcelant de questions futiles ne parviendrait à entacher son enthousiasme. Toutefois, il ne pouvait s’empêcher de se demander si après avoir traversé la vitrine du Nel’s, la chemise de sa serveuse resterait aussi bien repassée.
Les œufs brouillés qu’elle lui apporta enveloppèrent rapidement l’atmosphère d’une odeur délicieuse. Charlie retira son chapeau pour déjeuner bien qu’il n’aimait pas s’en séparer en public. Avec le temps, son couvre-chef avait acquis une importance majeure dans sa vie. Il le considérait à présent comme une extension de lui-même. Si bien que, lorsqu’il l’enlevait de sa tête, il avait toujours le sentiment de se déposséder d’une partie de son âme. Pourtant, il n’avait plus rien à craindre, car il venait de se débarrasser de la plus grande menace qui pesait sur lui. (…)
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Les étapes de création
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