Vouloir un enfant à tout prix, mais pas à n’importe quel prix ! Ne pas forcer le destin et se laisser porter par la vie… Tom a été rejoint quelques années plus tard par un bébé miracle, pour mieux chambouler la vie… Chaque arrivée est une vraie aventure, marquée de son lot de questionnements, de rires mais aussi de larmes, de joies et de souffrances. La famille devient alors refuge, rempart contre les épreuves, valeur sûre. Et l’espoir toujours l’emporte. Les enfants ont grandi, l’équilibre est fragile, la vie a pris une autre saveur, plus consciente de la richesse de chaque jour, plus riche de chaque instant. Cet équilibre bascule après un voyage au bout du monde, un voyage pour trouver des réponses. C’est une nouvelle épreuve et un dénouement des plus incroyables.
De questionnements en « deuils d’enfant », d’adoptions en naissance, d’attachements en liens qui se créent, parfois brutalement pour devenir indéfectibles, je voulais partager cette histoire de retrouvailles et de renaissance, au-delà de toutes espérances, au bout du monde et dans mon cœur de mère. Partager avec cette autre mère, là-bas et puis… avec toutes les autres, d’aujourd’hui et à venir, ici et ailleurs.

« Je me souviens du tremblement de mes mains, des émotions qui se bousculent, de mille pensées dans ma tête qui se bousculent tout autant, d’une boule dans la gorge.
Je parviens vaille que vaille à faire le numéro et bénis le jour où on a inventé les téléphones portables. J’éclate en sanglots.
Nous avons un fils !
Je suis excitée comme une puce, je ne peux plus rester assise, je n’ose pas croire à ce que je viens d’entendre. Je fais de grands signes à Fred de planter le garagiste là, ce n’est pas le moment de lui faire des courbettes et de tailler la bavette.
Abrège Fred, on a un fils !
On retourne dare-dare à la maison, déposer le chien, les bagages et se changer. On ne part pas en randonnée comme on part pour rencontrer son enfant la première fois quand même ! Même si ce n’est qu’en photo.
Le trajet jusqu’à Bruxelles me paraît interminable. Une heure de souffrance mais finalement qu’est donc une heure à côté de deux ans et pour le plus beau des cadeaux.
La photo est là. Elle nous attend. C’est bien un garçon. Il a sept mois. Il est beau. C’est LE plus beau (toutes les mères du monde vous le diront). Il nous attend au plus tôt dans quinze jours à Chiang Maï.
Je tremble comme une feuille. Je n’ose pas encore y croire, j’ai l’impression que, d’un moment à l’autre, on va me reprendre la photo pour me dire :
“Ah non, excusez-nous, celui-ci n’est pas pour vous”. Je suis prête à le défendre bec et ongles.
Mais non, rien de tel ne se passe. C’est bien notre fils. »