Extrait de L’Assassin Assassiné par Ophélie Jankiewicz

Le jour venait de se lever dans Paris, le bleuté du ciel était en-couvert de nuages de coton, soyeux comme le satin, ils étaient aussi doux qu’ils semblaient l’être. J’émergeais tout doucement de mon sommeil, car cette nuit, j’avais dormi profondément. Mon appesantissement de ces derniers jours, avait disparu, tout comme mes régulières insomnies. Grâce à quoi ? Je ne le savais pas.
(Tu sais ce que c’est, avoue-le)
Pourtant, quelque chose au fond de moi me prouvait l’inverse, l’inverse de ce que je voulais, ou plutôt de ce que j’aurais voulu penser.
(Tu sais ce que c’est, avoue-le)
Mais je refusais cette vérité, trop dure pour l’instant à supporter, peut-être qu’un jour je dépasserais ma peur. Ma peur d’être devenue une personne horrible, et ce, même si je n’avais encore rien fait, physiquement parlant, je me sentais perfide, hideuse, épouvantable. Tous les noms les plus négatifs me qualifiaient, selon moi. En réalité, mon âme perdue luttait contre le mal qui me rongeait à chaque instant de ma vie devenue si pitoyable, mais bientôt, c’était ce même mal qui allait prendre le dessus. Et ça, ça m’effrayait au plus haut point, jusqu’où étais-je prête à aller ?
(Tu sais très bien jusqu’où tu vas aller, avoue-le)
Jusqu’à atteindre le summum du pire de la cruauté….
Néanmoins, je ne pouvais m’empêcher d’arrêter ce que je faisais. Ma vengeance était bien plus forte que moi, c’était maintenant elle qui me contrôlait, me possédait comme on le fait avec une marionnette, je ne pouvais plus rien faire. J’étais à nouveau possédée, mais cette fois, c’est moi qui avait choisi de l’être…
(Fais-le)
Mon combat contre l’obscurité qui me gagnait était perdu d’avance, il était trop tard pour reculer, trop tard pour moi, mais surtout, trop tard pour lui.
(Fais-le)