26 ans de mandats électifs mon permis de rencontrer, de côtoyer de nombreux hommes et femmes politiques. Certains, de premier plan, ont assuré ou assurent encore des fonctions au plus haut niveau de l’Etat. Tous sont animés par un même moteur : l’ambition !

Mais cette ambition s’exprime selon deux formes opposées ; «travailler pour l’élection future ou travailler pour la génération future»

J’ai voulu inscrire mon ambition dans l’œuvre pour la génération future, j’espère y être parvenu. Mais je me suis heurté bien souvent au carriérisme de celles et ceux qui objectivent uniquement l’élection future.

Pendant 12 ans, de 2002 à 2014, j’ai relaté, dans une correspondance avec un ami loin de France, mon action, mes interventions, mes états d’âme, des anecdotes et des regards critiques sur les agissements politiques de mes contemporains.
A quelques mois d’une échéance majeure pour notre pays, mon témoignage apporte un éclairage concret sur les motivations, sur l’ambition de celles et ceux qui sollicitent nos suffrages.

Extrait

Dans la 2ème circonscription des Yvelines, Valérie Pécresse a été ré élue. En revanche, alors qu’en 2007, elle avait été élue au premier tour, il aura fallu attendre le deuxième tour pour qu’elle totalise, en face d’un candidat PS usé jusqu’à la corde, 58%.
Il faut reconnaitre que les 12 candidatures du premier tour ont créé une certaine dispersion des voix.
Au premier tour, elle réalise 46 % sur la circonscription (45 % à Vélizy), le PS réalise 30 % sur la circonscription et le FN 8%, ce qui représente une percée.A l’UMP, l’heure est au règlement de comptes. Copé l’actuel président du mouvement est mis en cause. « On » lui fait endosser la responsabilité de la défaite aux législatives.Personnellement, je pense que l’élection présidentielle crée une dynamique qui emballe les législatives.

La polémique se développe au sein du mouvement, Fillon semble se positionner pour la présidence.
Le clivage se propage dans les rangs des militants.Hier, comme tous les samedis, après mes traditionnels entretiens avec les Véliziens, je m’attardais au bureau sur quelques dossiers quand Valérie Pécresse est venue me rendre visite.
Nous avons bien évidemment évoqué les résultats des élections. Nous projetant sur les années à venir, je faisais part de ma préoccupation sur la situation du pays. Le chômage qui touche de plus en plus de salariés. Notre industrie qui s’expatrie, notre balance commerciale déficitaire, la précarité qui se développe, les quartiers difficiles où la police ne peut plus pénétrer etc …

Pour conclure, j’évoquais le profil du prochain chef de l’Etat.
« Il nous faudra un homme fort et déterminé. Quelqu’un qui définira un programme de redressement de la France sur lequel il se fera élire. Un programme qu’il réalisera sans compromission », dis-je…
La réponse de Valérie Pécresse me laissa médusé.
« Personnellement je suivrai Fillon, il assurera ma carrière », lança-t-elle, pénétrée par la pertinence de son propos.

Ressassant cette réponse dans ma tête, cela conforta mon sentiment : Il y a un gap entre les « politiques » et nous, quand nous évoquons l’intérêt général, ils pensent à leurs intérêts personnels, à leur carrière.