La Nuit au Rouge
Danse, théâtre, fourneau, traiteur, travail de bureau, rédaction d’articles… Lectrice précoce, l’auteure était sans doute prédestinée à vivre plusieurs vies. Mais dans sa vie parallèle, elle s’est toujours passionnée pour les livres et l’écriture. Autodidacte, éclectique, elle aime aussi flâner sur les rivages de l’imaginaire : les atmosphères en apesanteur, le réalisme magique, le bizarre, l’insolite, les préraphaélites, Gaston Bachelard, le dandy XIXe siècle, les bêtes de Gustave Doré, mener ses deux dragons à boire entre chiens et renards…
Je fais aujourd’hui appel à vous pour réaliser ensemble ce projet d’édition. Je vous propose de contribuer à la naissance d’un livre et de devenir partenaires de cette création. Votre nom en tant que contributeur sera présent dans le livre que vous recevrez en avant-première !
Orphelin d’un père fantomatique, complexé par son pipi au lit, il vit en vase clos avec sa maman, femme vénéneuse sous ses dehors mielleux. Sans ami, ses fréquentations se bornent à Méli la bonne souvent brutale, parfois tendre, à l’inquiétante figure du docteur Lecomte alias Dracula, qui le soigne pour d’inexplicables maux, et à un vaste jardin amputé d’une partie de lui-même. Or il sait, à quel point cet endroit vers lequel ses rêveries décollent est frappé d’interdit. « Trop dangereux ! Trop risqué ! Tu pourrais t’attirer une sale maladie. » La merveilleuse le lui a assez seriné !
Un jour cependant, sous l’aiguillon d’un papillon hors nature, il va pénétrer dans cet étrange jardin emballé de deux saisons dont il ignore le charme puissant qu’il renferme. Autour d’une mare d’eau croupie, il finira par conclure un pacte avec une Salamandre ancienne divinité du feu : « Rapporte-moi une boîte d’allumettes, et je t’apprendrai le passé que tu ne devais jamais connaître ». Au moment de se quitter, il jure de revenir au plus tôt, et se voit confier un rubis, activateur de talents.
Mais avant de redonner forme divine à la Salamandre, le chemin sera long et semé d’embûches, mais aussi peuplé d’étonnantes mutations. Sous la magie rousse du jardin interdit, et sous l’influence du rubis, l’enfant souffreteux va s’accomplir. De blond pâle il va devenir roux ardent, de bon élève un génie sans pareil, de bouc émissaire celui qu’on respecte. Seront-elles suffisantes pour l’aider à affronter les épreuves d’un réel qui se rappelle à lui ? L’atmosphère trouble de la maison ? Son lit réinstallé dans l’antre maternel ? L’instrument de torture Uri-Stop ? Les menaces, les humiliations ? Qui est ce trop bel inconnu sur la photo à qui il est en train de correspondre de plus en plus ? Comment échapper au contrôle carcéral de sa geôlière et de ses complices ? Et enfin, à cette terrible maladie, la fièvre des marais ?
Je vous invite à sortir des sentiers balisés de la littérature de genre. À monter à bord de ma nacelle pour un voyage entre rêve et réalité. À vous laisser déconcerter, par mes personnages, ma fantasmagorie, les thèmes abordés. Nous allons osciller dans un monde tantôt onirique tantôt cruel, renouer avec les peurs archaïques de l’enfance, nous replonger au cœur de notre propre obscurité.
« Absolument méconnaissable, mais c’est lui, bien sûr, ça ne peut être que lui. Paul, son alter ego, son double, ce monstre boursouflé.
Une peau caoutchouteuse, hâve, de têtard crevé lui a fauché la moisson des cheveux.
Un plâtras brutal marqué de grosses estafilades lui a sculpté le masque d’une divinité antique :
– Ici, une entaille pour le nez – là, deux encoches pour les yeux, – là, un trou béant pour la bouche, d’où pend, un peu de biais, une grosse langue granuleuse et exsangue. Elle cristallise à elle seule l’abandon dans la mort d’un bœuf écorché. Son cri de terreur s’est figé dans le O écartelé que la mort a rigidifié.
Ne manque plus au tableau que l’étendard infâme de la traite animale : le brin de persil planté entre les narines des veaux et cochonnets ; venu pavoiser aux gibets des bouchers son écrasante victoire ; alors que la veille, ils tétaient encore leur mère.
C’est lui bien sûr, ce mollusque rejeté parmi les décombres de sa jeune existence, son jumeau aux yeux crevés de néant, au fond vide de vieillard où semblent s’être noyées toutes ses illusions.
Vite ! Fuir au plus vite ! L’influx s’est diffusé à ses nerfs, mais ses tendons, ses articulations refusent de suivre. Il reste tétanisé, comme soudain retenu par un poids trop lourd pour ses jambes. Comme si par mimétisme, à l’image du noyé, ses chairs elles aussi avaient commencé à enfler.
Fasciné et à la fois écœuré, par la légère odeur de décomposition, il s’est senti gagné par une sorte de contemplation morbide. Elle tient de la fascination que serait capable d’exercer sur le seul survivant d’un naufrage, le clapotis d’une barque au-dessus d’un cimetière marin.
L’odeur lui tend les voiles. Le roi lépreux les bras “Approche ! Mon frère ! Approche !”
Une instance supérieure à la raison, la voix du sang, l’appelle à surmonter le reste de dégoût qui le retient à distance.
“Viens plus près de moi, mon frère ! Plus près encore » »
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Les étapes de création
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