Maintenant que le cadre est posé, je vous propose donc ce petit voyage à mes côtés. Je vous promets de l’aventure, de l’amour aussi, des familles dysfonctionnelles et des personnages complexes et torturés. Imaginez un instant Gripsou le Clown perdu à Blair Witch. Imaginez les Goonies se promenant entre les murs de Hill House. Imaginez Sutter Cane vous susurrer ses histoires au coin de l’oreille. Imaginez-vous perdu dans un labyrinthe, ou pire, dans une maison de feuilles… Rappelez-vous de vos cauchemars d’enfants, et laissez-moi donc vous conter celui de Sarah, de Billy et de Timothy. Nous commencerons tranquillement, c’est promis.

La solitude, la folie, la perte de repères, la famille, l’amour ont toujours été des thèmes importants à mes yeux. J’ai voulu voir ce qui arriverais si je prenais les habitants d’une petite ville tranquille et que je les plongeais dans un monde pas très différent de celui que vous pouvez voir en regardant par votre fenêtre.

Il y aura peut-être quelques virages serrés et des montagnes russes, mais c’est le jeu, n’est-ce pas ? Rien n’est tout blanc ou tout noir. Le monde est complexe, et les habitants de Crossing-Miles ne sont pas tellement différents de vous, de vos voisins, de vos amis, d’un amour de jeunesse, ou même d’une ancienne institutrice, qui jadis, vous faisait froid dans le dos.

Peut-être aurez-vous envie d’aller plus loin. Le centre-ville est petit. C’est une petite ville après tout. Alors, peut-être traverserez-vous cette vieille barrière rouillée pour vous aventurer dans les bois. Il y a de la magie dans ce monde. Il y a de l’amour. Il y a de l’espoir. Mais, tapies dans les ombres, il y a ces choses que jadis que vous craigniez et qui vous obligeaient à vous relever le soir, à regarder sous votre lit pour être bien sûr que rien ne s’y cache. Vous vous rappelez ? Il y a ceux qui nous terrorisaient jadis et que nous avons domptés aujourd’hui, et les autres, ceux qui sont un peu trop humains pour être relégués à ce simple titre. Mais, ils sont là. Ils l’ont toujours été, et si on ne prend pas garde…

Le thème du livre

Trois enfants que tout sépare vont se rencontrer : Timothy tout d’abord, un garçon sensible, solitaire, qui fait tout pour échapper à la famille dysfonctionnelle dans laquelle il évolue. Ensuite, Sarah, à peine plus âgée que lui, qui souffre de l’absence de son père et tente de fuir les regards des autres à l’école, et surtout, qui fait tout son possible pour échapper à Billy. Billy, la brute de la classe, celui qu’on déteste et qui ne fait rien pour être apprécié. Celui qui maltraite les autres dans le seul but de …

… fuir ?

Malgré eux, ils se retrouveront dans une aventure qui les dépassera et dont aucun ne sortira indemne : Billy rencontrera plus fort que lui et ce sera alors le début d’une longue descente dans l’enfer de son passé et de la vérité de son présent. De loup prédateur, il ne sera qu’une simple victime de plus. Sarah et Timothy feront connaissance et cette rencontre les marquera à tout jamais. Leur amitié naissante les poussera à porter secours au jeune garçon. Ils partiront à sa recherche, non, sans doute et craintes, surtout que cette forêt millénaire, recèle bien des mystères et des dangers.

Un petit avant-goût ? Installez-vous confortablement, au coin du feu ou sous un plaid, dans votre meilleur canapé ou un coin tranquille, peut-être dans les bois qui sait…
Vous y êtes ? Alors, venez avec moi. Vous ne risquez rien. Mais, ne me lâchez pas la main tout de même. On ne sait jamais, il parait que le Loup rôde et si vous croisez quelqu’un dans les bois…
Commençons voulez-vous ?

Extrait

(…N’était-il pas un simple spectateur, comme le vulgaire lecteur d’un livre — légèrement trop curieux — dépassé par une chose qu’il ne comprenait pas ?
On ne lui avait pas donné toutes les cartes pour résoudre ce mystère et celui-ci restait entier. Sherlock Holmes aurait peut-être trouvé, lui. Mais, le détective était un personnage de fiction, ça changeait tout.
La vérité cachée par les masques et les colifichets, aussi nombreux étaient-ils, n’était peut-être qu’un mensonge de plus. Ou une fausse piste. Ou un jeu. Souvent, les masques ne servaient qu’à cacher d’autres masques, il le savait bien. D’une certaine façon, s’arrêter là était la manière la plus rationnelle et raisonnable de retourner dans le monde réel. Le monde connu. Rassurant et réconfortant. En revanche, continuer, c’était accepter d’ouvrir la porte à la folie. C’était se laisser aller à elle. C’était ouvrir les portes d’un monde inconnu. C’était franchir des abîmes que la raison refusait à juste titre d’envisager, ni ne pouvait concevoir de façon tout à fait ordonnée. Et si l’univers était un modèle d’ordre, alors cette forêt était son contraire absolu.
Timothy pouvait continuer à chercher le gamin perdu, et dans un sens, la question du libre arbitre ne se posait même pas, car il en était tout simplement dénué. À moins, bien sûr, de traîner Sarah par la main jusqu’à la sortie. Il n’avait donc pas d’autre choix que de poursuivre avec elle, de rester avec elle, de continuer. D’aller au bout. Et, en vérité, c’est ce qu’il voulait. Mais, ces mots, il pouvait choisir de leur donner un sens, ou pas. Il avait peut-être encore la possibilité de tout arrêter, avant qu’il ne soit trop tard. Ou au contraire, de plonger la tête la première dans une vérité qu’il ne souhaiterait peut-être pas connaître, qu’il ne serait pas tout à fait sûr de comprendre.

Il comprenait maintenant qu’H. P. Lovecraft et d’autres avaient tenté de mettre en garde leurs contemporains, car ils savaient que l’esprit humain était incapable de tout relier correctement. Comme une sorte de sécurité mentale. En revanche, si par accident une telle chose devait arriver, qui pouvait donc prédire les implications que cela engendrerait ? Que se passerait-il, si le monde connu sombrait soudain dans le néant ? Se pouvait-il qu’un monde étranger au nôtre existait, se trouvant à une frontière si mince, si ténue, qu’il suffirait de faire un faux pas pour plonger dedans et s’y perdre à tout jamais ? Peut-être en un sens, le vieil adage qui dit que : « la curiosité est un vilain défaut », n’est pas si erroné que ça. À l’inverse, parfois, la curiosité, est récompensée à juste titre, à condition toutefois de garder en tête de ne pas franchir la barrière.…)