La fille de l’Iranien
De Saint-Nazaire à la Côte d’Amour, naissance de l’industrie et du tourisme

Pascal Delvigne : né en 1950 aux confins de « l’Oriental marocain » entre Rif et Sahara, à Djérada petite ville que la découverte du charbon a fait sortir des collines torrides l’été et glacées l’hiver, d’un père ingénieur des « Arts et Métiers » qui creusait le sol et ne rêvait que de navires et d’une mère au foyer, « la fille de l’Iranien ». Toute la famille rejoindra bientôt la France et Saint-Nazaire où le père exercera toute sa vie sa passion aux chantiers navals tandis que Pascal, insolent et indiscipliné écumera les lycées de la région avant de suivre une formation universitaire juridique en droit du travail à Rennes et à Nantes.
Puis une carrière professionnelle multiple : cadre dans les industries aéronautique et pétrolière, ponctuée de nombreux séjours et déplacements internationaux et suivie notamment d’un détachement de sept ans à l’Éducation nationale.

Valérie Legorgeu : passionnée par les histoires d’antan racontées au coin de la cheminée tout comme par la grande Histoire, elle consacre la majorité de son temps au recueil de récits de vie.
Originaire de Basse-Normandie, elle s’est installée il y a neuf ans en Loire-Atlantique. Charmée par sa nouvelle terre d’accueil, elle se plaît à en découvrir les trésors et en comprendre les traces du passé.
Une rencontre fortuite avec Pascal Delvigne dans un salon du livre de la Presqu’île a donné naissance à une collaboration originale et fructueuse, celle d’écrire à quatre mains une histoire unique, mêlant roman, faits historiques et récit familial.

« Il est six heures du matin, et en ce 26 juin 1917, le soleil point tout juste à l’horizon. Un mince trait gris bleu s’étire sur un fond de ciel incandescent, la côte française vient d’apparaître, la mer est totalement lisse, le silence est impressionnant, doucement ponctué par le sourd grondement des engins sur l’eau. Une formidable machine de guerre s’approche de Saint-Nazaire par le chenal nord. Le premier groupe de quatorze navires américains sur les soixante escorteurs et transporteurs de troupes est commandé par le Rear Admiral Albert Gleaves à bord de l’USS Seattle.
Près du vieux militaire, un tout jeune officier scrute la côte qui défile, Le Croisic, l’embouchure de la Loire et au milieu une immense baie sablonneuse. Il y a quelques jours, tout au plus quelques semaines, Charles Amory Lowell, tout jeune diplômé de Harvard, faisait ses au revoir à ses proches dans la grande maison familiale de Boston. »