Kawani, jeune fille du paléolithique, aidée par son petit frère Mawé, comprend les talents que lui a donnés la Nature. Elle est obligée de lutter contre les a priori des membres du clan pour s’imposer telle qu’elle est, malgré sa jeunesse et le fait que ce soit une fille : une chamane.

Sa générosité et son ouverture d’esprit vont l’amener à moderniser la vie de son clan car elle sait non seulement soigner les humains, mais elle porte secours aussi à des animaux. C’est ainsi qu’elle réussit à mettre en application une idée qu’elle a au plus profond d’elle-même : domestiquer le cheval et le loup.

Ce livre est destiné à tous les fans de la préhistoire, petits et grands. L’histoire se situe en Nord Gironde, dans une toute petite mais magnifique grotte, deux fois plus ancienne que Lascaux : la grotte de Pair-non-Pair, décrite et expliquée aux enfants.

Extrait

Kawani finit par s’endormir. Elle rêve alors d’un loup, énorme, qui s’approche d’elle. Réveillée en sursaut, elle se rend compte que son cauchemar est en fait la réalité : elle aperçoit dans la pénombre cet impressionnant animal qui a repéré, lui aussi, l’entrée, et qui cherche à pénétrer dans la grotte. Dans la pénombre, ses yeux brillent de gourmandise, sa gueule ouverte présente une rangée de magnifiques dents bien acérées, il a le museau en l’air pour flairer l’odeur d’une proie : Kawani a peur, pour elle qui n’est qu’à quelques mètres du loup, sans aucune arme pour se défendre, mais aussi pour son frère qui dort profondément et dont la jambe immobilisée le fragilise. La jeune fille ne bouge pas. Elle se rappelle ce que lui a dit son père : « ne montre pas ta peur ». Elle se souvient aussi de l’épisode de la louve à la rivière. Alors, elle décide de défier l’animal en lui lançant un regard dur et se lève pour paraître plus grande que lui. En même temps, elle cherche à tâtons un caillou qu’elle pourrait lui jeter dessus. Elle ne veut pas faire de bruit ; réveiller son frère dans cette situation serait catastrophique. Il risquerait de s’affoler et le loup se ruerait probablement dessus, alarmé lui aussi.

De longues et interminables minutes se passent ainsi ; l’animal plonge son regard sombre et perçant dans celui de Kawani. Ils sont tous deux immobiles, à attendre que l’autre cède, relâche cette pression, détourne l’attention. La jeune fille sait très bien que si elle fait le moindre mouvement, ne serait-ce qu’oculaire, il en profitera pour lui sauter dessus. Ce que ne sait pas le loup, c’est que l’inverse n’est pas vrai ; elle le laisserait volontiers s’en aller, simplement.

Peu à peu, elle se rend compte qu’elle n’en a plus peur : elle a même l’impression que le regard du canidé a changé, un peu comme si une forme de respect mutuel s’était instaurée, chacun luttant pour sa survie. La clarté du jour naissant lui permet soudain de se rendre compte que les yeux du loup sont de couleurs différentes : c’est la louve qu’elle a déjà croisée !