Il s’agit du récit d’une femme indépendante, flanquée de sa bande de potes invétérées, qui subit les assauts du monde de l’entreprise, et de son ex-mari machiavélique.

Mathilde, super-héroïne des temps modernes  éprouve le besoin de comprendre ses fonctionnements émotionnels et ceux de son entourage pour ne pas sombrer sous les coups de ses assaillants. Elle démarre donc une aventure psychanalytique. La Claque est une exploration des tensions et des non-dits dans une relation mère fille qui vacille entre le passé et le présent. Une histoire où chacun pourrait se retrouver : face à des dilemmes de la vie et à la manière dont nous décidons de les transformer.

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Extrait

Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.
(Dans le meilleur des mondes si l’on exclut le réchauffement climatique, la famine, le racisme, les maladies et les guerres).
Tout allait donc pour le mieux dans le monde de Mathilde.
Épanouie professionnellement, après quelques errances, elle occupait depuis plus de deux ans un poste qui avait du sens pour elle, avec des responsabilités, une reconnaissance de sa direction, une équipe impliquée. Personnellement aussi. Après un divorce avec perte et fracas et quelques relations d’essai, elle avait rencontré Bertrand. Et après cinq ans d’amour à la sauvette, ils avaient enfin décidé de s’installer ensemble. Ce qui ferait d’eux un VRAI couple aux yeux de la société (qui n’est pas prêt à considérer que deux personnes puissent s’aimer sincèrement et désirent cependant vivre sous un toit différent).
Elle avait deux merveilleuses filles, et malgré de petits conflits avec l’ainée qui la tenait responsable de la séparation (et aussi de la faim dans le monde et de toutes les turpitudes de notre planète citée plus haut), elles avaient des relations saines et sereines. Pour couronner cette vie parfaite, elle était entourée d’amies aussi fidèles que géniales, qui venaient chacune à leur façon, apporter à sa vie, piment, fun, humour, réflexions, culture ou légèreté. Cette histoire aurait pu s’arrêter là, en bas de la page. Elle vécut ainsi longtemps et heureuse.

Mais non, il en fut autrement…
Son destin tout tracé, celui qu’elle avait dessiné en secret, commença à dégringoler doucement, insidieusement…Alors qu’elle patientait dans le bureau de Patrick pour leur entretien hebdo, elle vit apparaitre une invitation à une réunion sur son agenda Outlook.
Une réunion inattendue.
Une réunion anxiogène.
Une réunion énigmatique.
Le DG, Dieu le père, et la DRH la convoquaient, elle, est les autres responsables d’agences de la boite, à un « point organisationnel ». Leur N+1, comme on les appelle dans le monde déshumanisé de l’entreprise, qui ne tarderait pas à débouler dans la salle la mine déconfite, était également convié, ainsi que les chefs de service qui dépendaient de sa direction.
Pourquoi pensa-t-elle de suite que la soupe tournait au vinaigre ?
Pourquoi son cœur se mit à battre la chamade comme si on lui avait envoyé un mail de menace de mort ? Elle tenta de retrouver son calme et de se raisonner. Elle savait dompter ses angoisses, le privilège de l’âge. Après tout, il ne s’agissait surement que d’un réglage avant les vacances d’été. Elle avait aussi appris à faire confiance à son anxiété qui était souvent un signal d’alerte pertinent annonçant un danger imminent.
Elle entendit une petite voix (celle de sa pote Alex) s’exclamer : « écoute ton instinct meuf… »
Ç A – C R A I N T
Vu la tronche de Patrick quand il arriva enfin, tout droit descendu du troisième et du bureau de Catherine la DRH, Alex (ou plutôt son double maléfique imaginaire) avait raison…