Découvrez une jeune héroïne d’une vingtaine d’années dont les principaux atouts sont la candeur et la sagesse, dans les années 1970/1980. L’héroïne, encline à une extrême sincérité, s’accommode à une existence quelque peu tourmentée et de surcroît épanouie devant les vicissitudes de la vie, générées par les désillusions et les embûches qu’elle rencontre, au travers de compromissions et d’espérances…

Ce livre est captivant et divertissant jusqu’à la dernière page, rempli de rebondissements autour de personnages attachants, centré sur des relations familiales unies, ainsi que des relations sentimentales fabuleuses et réfléchies, parfois compromises… Il se complaît sans compter dans un environnement privilégié. L’environnement périgourdin pittoresque que j’affectionne m’a aussi aidée à écrire. 

Grâce à cette effusion de cœur, Bénédicte saura-t-elle emprunter la voie du bonheur pour vivre un avenir meilleur ?

Extrait

Chapitre 3 : l’éloignement en Franche-Comté et les retrouvailles

Après ces quelques mots brefs sur sa famille, ils sortirent à l’extérieur et ils découvrirent en se rapprochant du centre du village un magasin d’artisan de bijoux. Ils avaient juste le temps de visiter cette petite galerie d’art, un joyau d’émerveillement, avant sa fermeture annuelle. 
Une fois introduits dans la boutique, elle fut subjuguée par les magnifiques objets raffinés en bois patiné et verni, et ceux en verre décoré de couleurs multicolores qui représentaient des fées, des personnages pittoresques et des animaux de toutes sortes… Puis, instinctivement, elle lança un éloge mérité à la dame se trouvant derrière le comptoir : 

– C’est super joli ce que vous faites ! C’est prodigieux ! 

– C’est la vie artisanale de mon mari, ce sont toutes ses créations. Il a mis tout son cœur et son âme dans ces objets, proclama-t-elle d’un air jovial et zélé. 

– Bravo, c’est vraiment formidable! s’exclama-t-elle la mine stupéfaite. 

Après quelques minutes de concentration sur ces magnifiques pièces, ce fut là que Maxime, pour couronner le tout, lui tendit un objet en verre en forme d’hippocampe aux reflets de l’arc-en-ciel qui représentaient les couleurs sublimes de l’opale. Ce fut un moment émouvant auquel elle ne s’attendait pas. 

– Je te l’offre avec la chaîne assortie, comme ça tu penseras à moi, déclara-t-il heureux de lui offrir ce cadeau. 

Merci beaucoup. Il est très joli, il me fascine ! Je le garderai précieusement près de moi, comme ça je verrai la vie toute en couleurs et j’en ferai mon précieux collier, affirma-t-elle avec admiration. 

– J’espère bien !

Elle lui fit instinctivement la bise avec joie pour le remercier de sa délicate attention, se retrouvant avec cet objet dans les mains, auquel elle attachait une grande valeur sentimentale.

Puis Maxime, après lui avoir offert ce magnifique présent, regagna sa voiture pour prendre congé et lui bredouilla à l’oreille :

– Je dois passer voir Alphonse sans tarder, le temps que je rentre, il sera vite….

Et pour atténuer la promptitude du ton, il marmonna distinctement : 

– Il est déjà tard! 

Ce côté ténébreux et sensible à la fois qu’il affichait, qu’elle avait déjà ressenti auparavant, pouvait être reconnu comme de la pudeur naturelle. C’était au fond une personne au cœur fidèle, une âme sensible qui ne pouvait peut-être pas se défaire des sentiments amicaux qu’il éprouvait à son égard. Il pouvait paraître comme le dur au cœur tendre, mais il se distinguait comme un gentleman, un ami à part entière avec des instincts un peu sauvages. Même si elle  n’extériorisait pas ses sentiments amicaux au grand jour, leur réserve excessive et irrépressible les séparait inéluctablement. Tout devenait infranchissable et même si la situation avait le mérite de s’arranger, la vie actuelle de Bénédicte en serait inévitablement chamboulée et remise en cause du tout au tout. Même dans un dénouement favorable, un cas de conscience se présentait à elle.

– C’est un instinct de ressemblance qui nous conduit à la poésie. On pourrait peut-être se revoir demain dimanche, si tu veux bien, sollicita-t-elle d’un ton naturel. 

– Demain dimanche, je serai chez mes grands-parents, répondit-il sans l’ombre d’un doute. 

– Ce sera pour une autre fois alors et merci beaucoup pour le bijou, il me plaît beaucoup, confirma-t-elle. 

– Au revoir ! dit-il en lui faisant un signe distinctif de la main. 

Ses grands-parents maternels possédaient donc une ferme qu’elle ne connaissait pas. Il aimait bien aller les aider aux travaux des champs le temps d’un week-end quand ses loisirs le lui permettaient. C’était la seule, la vraie, l’unique occupation où il avait tant à faire, mais aussi tant à découvrir, à espérer… Rien qu’à l’entendre parfois, c’était un de ses rêves familiers parmi tant d’autres, qui ne l’avait jamais quitté. 

– J’espère qu’on se reverra bientôt, reprit-elle immédiatement. 

Il ajouta avec quelques regrets cependant dans sa voie détachée et harmonieuse : 

– J’espère bien ! À un de ces jours!

Il s’agissait pourtant de ce quelque chose d’important à lui dire mais elle ne savait plus quoi lui indiquer, car après des mois sans nouvelles, le temps avait effacé beaucoup de choses. Elle était dépossédée de toute réflexion, ses pensées étaient fugaces comme la brève rencontre mais sa méditation fut tout de même bienfaitrice, avec l’avantage d’attitudes galantes et attentionnées lui faisant chaud au cœur.

Elle lui fit la bise amèrement, du fait de ne pas le revoir ce week-end là mais elle lui souhaita avec un sourire affecté : 

– Bon dimanche et bon retour dans les Vosges. J’attends de tes nouvelles. 

– OK! Promis, je t’écris une fois rentré. 

Puis s’entichant de son bijou, elle conclut : 

– Merci encore pour le précieux sésame, il fait mon bonheur.
« text-align: justify; »

L’entrevue avait été écourtée et même si elle ne s’en réjouissait pas totalement, elle s’en satisfaisait parce qu’il promettait de lui écrire et qu’il lui avait offert une précieuse mascotte qu’elle ne quitterait plus. Même si leurs retrouvailles refaisaient surface et se cantonnaient à la brièveté, elles valaient toutes les étoiles du monde parce qu’elles scintillaient dans une myriade de feux lumineux, où une nouvelle enfance se mettait soudainement à briller. Tout cela enluminait son train de vie et l’aidait probablement à avancer positivement.

***