À travers de ce roman, j’ai souhaité pour la première fois explorer le vécu d’un couple et la manière dont les évènements d’une vie à deux peuvent influencer certaines décisions. Pour celui-ci, je me suis inspiré de femmes qui m’entourent. Les expériences de vie inspirantes et la résilience de chacune m’ont questionné à plusieurs reprises et m’ont amené à réfléchir à une histoire.
Ce roman commence directement par le suicide du personnage principal. L’intérêt de la lecture est de découvrir au fil des pages pourquoi il en est arrivé à cet acte irréparable.

Extrait

— Madame, tenez… Il y avait ça au sol, probablement pour vous. Nous vous présentons encore une fois nos plus sincères condoléances.

Il me tend un carnet. Le sien. Son carnet. Le fameux. Celui dans lequel je l’ai vu écrire des centaines de fois sans jamais parvenir à en lire la moindre ligne. Sans jamais en avoir la curiosité non plus d’ailleurs. Ce carnet a toujours été fermé par un cadenas. Manu portait toujours la petite clé autour de son cou, accrochée à une fine chaine en argent. Aujourd’hui, la clé est encore fixée au cadenas ouvert. La chaine pend le long de mon bras alors que je tiens le carnet. Je vois des marque-pages autocollants de toutes les couleurs dépasser par endroits.
Ils n’avaient jamais été là… Un post-it est accroché sur la couverture noire.

« Je ne sais pas si cela t’aidera, mais maintenant, je t’autorise à lire ce qui m’habite. Plonge en moi, plonge en nous, et comprends-moi. Pardonne-moi. Je t’aime tant… Manu »

J’entends les bruits de leur départ pendant que mes yeux sont rivés sur le carnet. Clap de fin, plus de lui, plus de Manu. Fin du spectacle. Alors pourquoi la lumière ne s’allume-t-elle pas dans la pièce qu’est mon âme ? Pourquoi Manu ne sort-il pas des coulisses en me disant que tout ceci n’est qu’une vaste plaisanterie. Plaisanterie bien macabre probablement, mais plaisanterie tout de même. Pourquoi ne revient-il pas en courant pour venir s’excuser d’avoir fait naitre la plus grosse peur de ma vie ?