Il faut sauver l’orthographe !
Depuis plus de quarante ans, je n’ai cessé d’être un ardent défenseur de la langue française. Je suis l’auteur d’une centaine d’ouvrages destinés à permettre à chacun de prendre confiance et de progresser dans la maîtrise de cet indispensable moyen de communication. C’est donc avec attention que je suis les nombreuses controverses qui agitent périodiquement l’opinion : baisse du niveau, projets de réformes ou de rectifications, écriture dite inclusive, utilisation des logiciels de correction, etc.
Mon présent propos vise à mettre en évidence un aspect qui n’est que très rarement évoqué : celui de l’utilité de présenter au destinataire d’un message un écrit correctement ponctué et orthographié pour en permettre la lecture rapide, d’où la nécessité d’un code commun entre celui qui écrit et celui qui va lire.
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Sauver l’orthographe ? Quelle idée saugrenue diront ceux qui sont persuadés que cette
« vieillerie » n’intéresse plus que les pensionnaires des clubs du troisième âge lors des concours de dictées tirées des annales du certificat d’études d’antan.
Comme l’orthographe est une des composantes du code qui préside à toute communication écrite, au même titre que le lexique, la syntaxe ou la ponctuation, cette norme doit être aussi précise que possible.
Le code orthographique permet de transcrire nombre de différences, de détails qui sont autant de traits pertinents, orientant et accélérant la prise de sens par le lecteur. C’est grâce à toutes ces redondances que nous lisons trois fois plus vite que nous ne sommes capables de parler, car les mots ont un visage, une image ; nous les reconnaissons généralement sans les déchiffrer.
Extrait 1
Toute communauté, tout groupe humain a besoin de repères symboliques. On ne peut vivre ensemble sans un minimum de confiance et de convictions partagées. Une langue ne peut s’adapter que lentement au changement et, comme elle n’appartient pas seulement à une élite linguistique mais à l’ensemble de ses utilisateurs, elle prend son temps. Même si, pour certains, une réforme de l’orthographe est nécessaire, socialement elle est impensable car l’orthographe n’est pas un objet neutre qui pourrait être appréhendé techniquenement. Si elles ne prennent pas en compte les aspects historiques, culturels, pédagogiques, voire politiques, les réformes ou les rectifications n’ont aucune chance de réussite. La seule justification acceptable de l’orthographe, c’est qu’elle fait partie d’un code, d’une norme à respecter pour faciliter la compréhension d’un message écrit par un lecteur qui est accoutumé à des formes graphiques auxquelles il doit associer immédiatement du sens. (1)
La lisibilité est un critère dominant pour une langue, les changements qu’on y apporte ne doivent pas heurter cette faculté. C’est précisément pour faciliter cette appropriation, aussi rapide et juste que possible du sens, qu’il convient de ne pas multiplier les graphies d’un même mot. La permanence de l’image graphique facilite l’intelligence d’un texte écrit. « Les mots ont un visage, qu’il convient de respecter. Et nul ne saurait contester qu’une juste orthographe, notamment dans les accords grammaticaux, éclaire le sens des phrases et participe à la précision de la pensée. » (2)
Parce qu’il procède des vicissitudes historiques, le code orthographique n’est peut-être pas l’idéal rêvé par certains, mais il est celui que les Français ont, depuis bientôt deux siècles, appris et adopté. Si, depuis 1835, de nombreux réformateurs ont échoué à modifier notablement le code, leurs tentatives ont permis d’évaluer la complexité des problèmes : attachement de certains à des règles patiemment apprises, graphies auxquelles certains prêtent une sorte de poésie et, plus pragmatiquement, nécessité de préserver la lisibilité des textes.
Aujourd’hui, on lit beaucoup plus qu’on écrit et ce qui est une difficulté pour le scripteur est une facilité pour le lecteur ; c’est pour lui qu’on orthographie correctement. Il est exigeant car il doit retrouver la langue qu’il connaît. Le caractère en partie idéographique des mots – leur image mémorisée –, les marques grammaticales, les distinctions graphiques de nombreux homophones, les désinences verbales, permettent une lecture visuelle rapide sans qu’il soit besoin d’oraliser.
Utiliser une transcription graphique commune pour exprimer ses idées, ses opinions, ses souhaits, ses requêtes, ses sentiments, ce n’est ni plus ni moins que la capacité de se faire comprendre.
1. Il existe bien d’autres codes qui facilitent les échanges. Par exemple, le nom d’une plante, utilisé par les botanistes, est habituellement de racine grecque ou latine. C’est pour identifier sans ambiguïté les plantes que ces noms sont utilisés, et cela, dans tous les pays du monde. Sans oublier le langage mathématique ou les codes informatiques qui ne souffrent aucun écart, si minimes soient-il.
2. Avertissement de la 9e édition du dictionnaire de l’Académie française, tome 1, 1992.
Extrait 2
Extraits du premier chapitre : Pourquoi et pour qui orthographier ?
Il ne se passe guère de mois sans que des personnes qui font autorité – linguistes, écrivains, journalistes ou pédagogues – débattent à propos de l’orthographe : certains la vénèrent, d’autres la vilipendent.
Les premiers lui prêtent toutes les vertus, fiers de maîtriser les subtilités qui en font tout son charme indéfinissable. Ils considèrent que c’est un patrimoine culturel, légué par nos Anciens, dont la valeur éducative n’est plus à démontrer car son apprentissage exige rigueur, effort, sens de la précision, toutes qualités qui doivent être celles de citoyens respectueux des règles de la vie en société. Ces thuriféraires s’affrontent régulièrement lors de concours de dictées concoctées par d’éminents experts capables de dénicher des mots aux graphies improbables ainsi que des accords alambiqués.
Pour les seconds, l’orthographe n’a que des défauts : compliquée, figée, incohérente, illogique, arbitraire, anarchique, sexiste, dévoreuse de temps d’apprentissage, elle serait le cauchemar des écoliers et facteur de maintien des inégalités sociales ; quant aux demandeurs d’emploi, ils seraient hantés par la crainte de laisser des fautes dans leur curriculum vitae, fautes qui entraîneront ipso facto, croient-ils, un rejet de leur candidature. Bref, ses adversaires déplorent qu’on témoigne bien trop de respect envers l’orthographe, voire qu’on la considère parfois comme un vestige suranné d’une époque où l’on écrivait à la plume sergent-major, époque qui ignorait les moyens de communication modernes et les logiciels de correction.
Mais la plupart des Français, dont l’activité quotidienne n’exige pas une connaissance orthographique précise, observent avec quelque étonnement les joutes au cours desquelles les spécialistes s’écharpent pour un accent circonflexe ou une lettre jugée superflue. Quand ils sont pris à témoin, ils ne savent pas très bien à qui accorder crédit : aux idolâtres ou aux pourfendeurs ? Certes, ils ont le souvenir scolaire des heures passées à copier des listes de mots, à effectuer des exercices à trous, à écrire sous la dictée des textes aux multiples pièges, mais ils ont acquis, au fil des années, un certain savoir-écrire qui leur permet peu ou prou de s’accommoder des quelques situations où ils doivent transmettre un message. On les surprendrait à coup sûr, en leur affirmant qu’ils possèdent des connaissances orthographiques indéniables, connaissances sans lesquelles ils ne pourraient pas lire rapidement !
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Ainsi en est-il pour le mot « aujourd’hui » dont l’orthographe échappe à toute logique pour celui qui ignore que l’ancien français « hui » vient du latin « hodie » qui signifie « en ce jour » (1) ; de même pour « la femme » que l’on devrait prononcer [fem] et non [fam] puisque le « e » est placé devant une double consonne. Il n’est pas un lecteur qui ne puisse identifier instantanément, sans les oraliser, les mots « aujourd’hui » et « femme ». C’est aussi le cas pour certains homophones dont le sens apparaît sans équivoque grâce à leur orthographe et à leur contexte. Nul besoin d’être un expert en orthographe pour relever, grâce aux lettres muettes, de telles erreurs de codage : « un chant de blé » et un « champ de Noël ».
1. On notera que « aujourd’hui » a été considéré jusqu’au XVIe siècle comme un pléonasme puisque, si on décompose cet adverbe, on obtient : « au jour de ce jour. » C’est dire que l’expression, malheureusement trop souvent entendue, « au jour d’aujourd’hui» peut être considérée comme un double pléonasme !
Les mots ne sont pas seulement le calque du son, mais présentent une écriture où certaines lettres, jugées superflues, font figure de signes particuliers ou de points de repère. L’orthographe française, par ses aspects idéographiques, facilite la lecture au détriment de l’écriture. Le linguiste russe V. G. Gak, traitant du problème orthographique français notait : « La permanence de l’image graphique sous la diversité des réalisations phoniques facilite l’intelligence du texte écrit. » (2)
2. V. G. GAK, L’orthographe du français, Essai de description théorique et pratique, Édition française, SELAF, 1976, page 59.
Plus les mots auront un caractère familier, plus le lecteur leur attribuera aisément du sens.
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