Le thème de ce livre, quoiqu’écrit il y a presque un an, est malheureusement d’une triste actualité, avec le rapport Soulé, et il fait écho à mon livre précédent : « Une petite fille ».

C’est l’histoire dramatique d’un curé de montagne (Hautes-Alpes) dans l’après « grande » guerre de 14. Confronté au secret professionnel, écartelé entre la foi qu’il n’a jamais vraiment eue et les exactions tragiques d’une famille rustre et brutale, le prêtre ne s’en sortira pas.

Extrait

Camille. La petite Camille. Elle et son regard perdu. Deux ou trois fois, il l’avait croisée avec sa mère, à peine un bonjour, l’adulte se méfiant d’une soutane comme on se méfie d’un gitan ou d’un bohémien qui vient chercher les peaux desséchées des lapins. Puis un jour, le hasard plaça la mère Reboul à côté de lui dans le car qui descendait à Embrun, plus aucune place disponible n’était venue au secours de la paysanne. Le padre Giovanni avait senti dans le regard de la femme la même détresse que dans celui de sa fille. Elle avait baissé la tête. « Ce serait bien si au moins Pierre et Camille venaient au catéchisme. Vous savez, je n’oblige personne à croire à un Dieu que nul n’a jamais vu. »