Inspiré de faits réels, vous allez découvrir la Franc-maçonnerie de l’intérieur au travers du parcours d’un jeune homme, Antoine, dans sa quête d’un idéal philosophique et symbolique, et de ses nombreuses désillusions. Ce roman s’adresse non seulement aux nombreux Frères et Sœurs qui, comme lui, se posent les mêmes questions et interrogations, mais aussi, aux profanes qui souhaiteraient intégrer l’ordre en toute connaissance de cause.

Extrait

« Le froid et la brume épaisse s’étaient emparés de la ville, engourdissant chaque coin de rue et forçant ses habitants à rester cloîtrés. Dans ce silence glacial, l’horloge de l’église voisine tintait les vingt heures, son écho solennel résonnant dans l’atmosphère ténébreuse qui enveloppait les lieux. La petite rue, plongée dans une quasi-obscurité, n’était éclairée que par la faible lumière d’un lampadaire solitaire. Il n’y avait pas âme qui vive, les ruelles désertes témoignaient de l’emprise implacable de l’hiver qui régnait sur la cité engourdie.
Le givre fermement accroché aux câbles du trolley, ajoutait à cette atmosphère surréaliste.
Soudain, au détour d’une ruelle adjacente, quelques silhouettes fantomatiques d’hommes et de femmes émergèrent de l’épais brouillard, têtes baissées, emmitouflées dans leurs longs manteaux noirs, se dirigeant d’un pas pressé en direction d’une gigantesque porte en bois. Après trois coups résonnants, brisant le silence oppressant, le grincement du judas révéla lentement le regard pénétrant d’un œil inquisiteur qui sondait les âmes au plus profond.
— Mot de passe ! Exigea la voix d’outre-tombe.
L’homme s’exécuta, et après un murmure, l’entrée s’ouvrit lentement, dans un craquement évoquant les portes de l’enfer. Les silhouettes s’engouffrèrent prestement les unes après les autres dans l’entrebâillement de l’ouverture, et le passage se referma aussitôt avec le même sinistre crissement.
Minuit passa dans l’ombre. La lourde porte se rouvrit et les silhouettes éthérées maintenant chargées d’un secret indicible se dispersèrent aussi vite qu’elles étaient apparues. L’accès se verrouilla aussitôt dans un bruit sourd, et la rue replongea dans le froid polaire. Un silence qui semblait plus pesant encore s’abattit, laissant dans son sillage une énigme aussi impénétrable que l’obscurité. »