Et nous vivrons heureux sur Terre.
À cinquante-six ans, je suis un travailleur social expérimenté, car depuis plus de trente ans, j’accompagne les sans-abri de l’agglomération rouennaise dans leurs démarches de soin et d’insertion.
Accessoirement, pour tromper la nuit, je chante et joue de l’harmonica dans « New Line Up », une formation qui bénéficie d’une bonne presse dans le milieu du blues national.
L’écriture a toujours fait partie de ma vie : des chansons (en anglais et en français), des nouvelles, un premier roman en 2018 (Malblanc – non publié), un second en 2019 (et nous vivrons heureux sur Terre) que j’ai proposé aux éditions Maïa et qui a pour vocation d’apporter aux lecteurs une vue sur ce monde méconnu qu’est celui de la rue.
Je fais aujourd’hui appel à vous pour réaliser ensemble ce projet d’édition. Je vous propose de contribuer à la naissance d’un livre et de devenir des partenaires pour cette création. Votre nom en tant que contributeur sera présent dans le livre et vous recevrez le livre en avant-première !
Le récit de « Et nous vivrons heureux sur Terre » s’appuie sur une longue expérience et une connaissance précise de l’errance sociale et des institutions destinées à la prendre en charge.
L’idée principale du roman est de décrire la réalité des conditions de vie de ces femmes et de ces hommes communément appelés les sans domicile fixe. N’étant ni ethnologue ni historien, j’ai choisi l’angle de la fiction pour vous le raconter. Une fiction certes, mais largement inspirée par des personnages et des faits ayant existés, ce qui rend l’histoire d’autant plus authentique et percutante.
À travers le périple du personnage principal et narrateur, ce livre est une occasion rare de vivre son quotidien ainsi que celui de ces compagnons d’infortune.
Extrait
« … Quelques minutes plus tard, me voilà devant la boutique de Rachid pour les courses de la journée. Le cas échéant, Rachid est le seul commerçant du quartier qui accepte de nous faire crédit, à nous, les gens de la rue, nous, les SDF, nous les oubliés, nous qui ne sommes tellement rien, que nous avons fini par oublier que l’on nous avait oubliés.
Les temps sont durs et, en fin de mois, on est amené à faire des chromes chez lui pour aller au bout, acheter de quoi survivre, pour ne pas mourir de soif. Il faut bien boire quand on a soif, il faut bien supporter cette vie pire qu’une vie de chien.
Pire qu’une vie de chien. C’est la vérité. Maintenant les chiens ont leurs sites de prêt‑à‑porter, leurs salons de beauté, leurs boutiques de jouets, leurs centres de manucure, de thalassothérapie, de massages, de dressage, leurs coaches yoga, leurs ligues de défense, leurs gammes alimentaires adaptées à leur morphologie, leurs bêtisiers télévisés, leurs concours de beauté, leurs psychothérapeutes, leurs réseaux sociaux avec des dizaines de millions de followers. Un chien peut même choisir son métier maintenant ; les agences de sécurité et la police se les arrachent. Grâce à leur redoutable flair, il paraît que certains spécimens arrivent à détecter les cancers et les virus.
À quand la première fac canine ? On pourra bientôt dire qu’on a été opéré de la cataracte par le docteur Balto ou à cœur ouvert par le professeur Caramel. Au pire, si leur vie tourne au drame, ils ont la SPA, comme nous nous avons le foyer de l’Abbé Bernard. Au lieu d’intituler son roman « La Planète des Singes », Pierre Boulle aurait mieux fait de l’appeler « La Planète des Chiens », nous aurions été plus près d’une certaine réalité.
En général, quand je me mets à délirer de la sorte, cela signifie que je commence à être en manque… »
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Les étapes de création
Mon objectif est d'atteindre 990 € de préventes afin de rendre possible la réalisation des maquettes, la correction, l'impression et la promotion. C'est pourquoi je fais appel à vous, auteurs, lecteurs et amoureux des mots ! Votre précommande permettra à mon projet de devenir réalité grâce à une équipe de professionnels. Votre appui me sera précieux et vous recevrez vos contreparties dès la fin de la campagne.