Les nouvelles de ce livre ont pour trame commune l’introspection naturelle de divers personnages à des phases importantes de leur vie.

Chacun dans leur singularité, ils développent leur propre stratégie pour accéder à leur vérité.
Il y a celui qui médite en épluchant les légumes, celle qui court pour distancer son mental, l’insomniaque qui couche sur papier tout ce qu’elle taira une fois le jour levé, …
Cette lecture est une invitation à plonger au plus profond de soi-même et à découvrir avec bienveillance le chemin de chacun pour trouver un sens à tous ces contre-sens.

Extrait

« Je cours à grandes enjambées, laissant mes jambes choisir la cadence, je veux être déconnectée de tout, sauf de mon moi profond. C’est lui qui s’exprime quand je cours sur ce parcours. Le jour où j’ai commencé à accorder à mon bien-être la même priorité qu’à celui de mes patientes, on m’a conseillé de méditer. Me reconnecter. Apaiser l’esprit si sollicité. Mais m’assoir en tailleur en comptant mes respirations, le nez tourné vers l’horizon, ce n’était vraiment pas mon truc. C’était plus anxiogène qu’autre chose. On m’avait décrit les bienfaits que j’aurais pu y trouver : un corps détendu, des pensées non polluées par les stimuli extérieurs et les mémoires parasites. L’essence de la pensée, sa pureté, la clé à toute difficulté. J’avais essayé et je m’étais sentie frustrée. Quand j’en avais parlé à Carole, une amie sophrologue, elle m’avait confié qu’elle-même avait du mal à s’atteler à cet exercice mais qu’elle atteignait cet état méditatif par la course.

Elle avait rajouté que beaucoup avait besoin d’un élément médiateur pour méditer, cela permettait à l’esprit de s’évader plus vite. Pour certain, c’était le dessin, pour d’autre le tricot, la cuisine, le ménage, le jardinage. Elle avait alors ouvert une porte immense : la méditation était à portée de tous, il fallait juste trouver comment y accéder. J’avais repris les footings pour cela. Je courais désormais sans objectif de durée, de distance ou de performance. Juste pour méditer. J’adorais. »