Dans les années 70, le journal poignant d’un enfant rejeté qui se lance dans une quête désespérée d’amour maternel. Son échec le conduira vers une soif de vengeance inépuisable.

« Dimanche, Maman m’aimera ! » est la vivisection d’un tueur en série, relatant comment les traumatismes vécus durant l’enfance peuvent conduire à la pire des déviances. Il s’adresse à un large public amateur de thrillers et intéressé par le vaste sujet des tueurs en série.

Extrait 

Lorsque la fin du mois d’avril est arrivée, la maîtresse nous a parlé de la fête des mamans. Elle avait lieu au mois de mai. Je ne savais pas qu’il en existait une. Tantine ne m’avait jamais rien dit à ce sujet. J’ai tout de suite été très réceptif aux explications de l’institutrice et séduit à l’idée que chacun d’entre-nous allait préparer un cadeau pour sa maman : un collier de nouilles. Il fallait les peindre une à une et les enfiler comme des perles après. Un sentiment de plénitude m’a envahi. Voilà peut-être pourquoi maman ne m’aimait pas ! Je ne lui avais jamais souhaité sa fête et je ne lui avais encore jamais fait de cadeau. J’allais pouvoir me rattraper et cette perspective inondait mon petit cœur d’enfant d’une joie intense. Il me semblait que la maîtresse venait de me donner la clé magique pour ouvrir le coffret qui contenait l’amour de maman. Je me souviens, à ce moment, avoir gratifié mon institutrice d’un joli sourire rayonnant. Moi, qui habituellement en étais tellement avare.
Nous nous sommes tous installés autour des petites tables basses et l’institutrice a distribué les pots de peinture, les pinceaux, les chiffons, les gobelets d’eau et les nouilles. Tous les enfants se sont jetés sur les couleurs et ont commencé leur barbouillage. Moi, je suis resté à réfléchir en les regardant et j’ai senti que la peine remplaçait la joie qui m’avait submergé quelques instants auparavant. Il y avait du jaune citron, du vert vif, du rouge criard et du bleu pétant. Ce n’était pas des jolies couleurs pour maman. Elle était si délicate et si raffinée, toujours habillée dans des nuances claires. Elle ne mélangeait jamais tous ces tons.